Le blog de Jean-Marc Ben

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Tag - Europe Ecologie

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vendredi 7 janvier 2011

Guide technique et militant sur la gestion de l’eau en France


WaterX1.jpgPour ceux qui étaient présents à la soirée "Water makes Money" ce 6 janvier à l'Alhambra, qui ont écouté Alexandre Nikichuk, et pour ceux qui n'ont pas pu y assister, et qui ont envie d'aller plus loin sur la thématique de la marchandisation de l'eau, voici un outil militant, voici le GUIDE DE L'EAU, un document s'adressant aux militants de l'eau, de tout bord, et aux élus oeuvrant dans les collectivités territoriales

pdf.png

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lundi 3 janvier 2011

WATER MAKES MONEY à l'Alhambra de Calais


WaterX1.jpgLe cinéma Alhambra de Calais propose une soirée débat autour du film « Water makes money »
Ou l'irrésistible expansion des" privatiseurs "mondiaux de l´eau...

À l'échelle mondiale l´approvisionnement en eau est encore à plus de 80% public. Mais partout où des communes à court d'argent cherchent un soulagement financier, Veolia et Suez, les 2 multinationales les plus importantes, frappent à la porte. Veolia à elle seule, a réussi, pendant les 10 dernières années à prendre en charge l´approvisionnement de plus de 450 villes allemandes ou d'y prendre des participations. Entre temps la multinationale française et ses participations dans l'assainissement et l'eau potable se trouve être pratiquement le distributeur d'eau le plus important en Allemagne à égalité avec Gelsenwasser.
Ces succès expansionnistes sont identiques en Pologne, dans les républiques baltes, Lettonie, Estonie, Lituanie, en Tchéquie, en Slovaquie, en Italie, en Espagne, aux Etats-Unis et même en Chine où Veolia proclame constamment la signature de nouveaux contrats. Lorsque en Californie il y a risque de pénurie d´eau, Schwarzenegger reçoit Henri Proglio, le PDG de Veolia. C'est à lui que s'adresse en premier lieu le président chinois lorsque ce pays décide d´un programme de 100 milliards de dollars pour le renouvellement du système de traitement des eaux usées.
Veolia et Suez sont présents dans 69 pays sur les 5 continents. Est-ce l'ascension irrésistible de deux géants de l´eau, traçant leur voie en direction de l'hégémonie mondiale d´une eau privatisée ?

Le débat sera animé par Jean Luc Touly, directeur de l'Eau de la Fondation France Libertés, Danielle Mitterrand, délégué syndical Véolia Eau Ile-de-France, réintégré en septembre après un licenciement en mars 2006, membre d'Acme, Attac, Anticor, coauteur de livres, conseiller régional IdF "Europe Ecologie les Verts".



vendredi 31 décembre 2010

La lettre de Caroline Lucas, leader du Parti Vert anglais et députée, au Guardian


caroline_lucas.jpgCaroline Lucas, leader du Green Party, écrit dans le Guardian du 31 décembre 2010 que le Parti Travailliste est incapable de proposer au pays une alternative crédible malgré la fragilité actuelle de la coalition Conservative/Libdems. On ne peut simplement se prévaloir d'une opposition de principe.

"Comment un parti qui a mis en place les droits d'inscription peut-il s'y opposer aujourd'hui, par simple principe ? Tout comme les Libdems, le Labour n'a pas tenu ses promesses sur ce dossier. Mais à la différence des Libdems, les travaillistes n'étaient pas la composante subalterne d'une coalition. Ils avaient la majorité au parlement quand ils ont mis fin à la gratuité des études. C'était de leur propre responsabilité. Aujourd'hui Ed Miliband croit qu'il peut maquiller les antécédents".

Caroline Lucas démontre ensuite avec des exemples concrets que la politique des travaillistes n'est pas fondamentalement éloignée de celle du gouvernement de coalition: "Les dirigeants du Parti Travailliste, avec un manque évident d'humilité, espèrent encore que les étudiants avec d'autres reviennent sagement au parti qui les a trahis. Mais on n'a pas vu Ed Miliband aller à la rencontre des étudiants, encore moins défiler avec eux (il a déclaré y avoir pensé mais il "avait autre chose à faire" à l'époque). Voilà bien le coeur du dilemme travailliste: ils veulent regagner la confiance des électeurs et en même temps ils flattent le fonds de commerce du Daily Mail."

Elle termine sa lettre par cette belle profession de foi: "La politique n'implique pas forcément de choisir entre le pouvoir et les principes. Dans la campagne électorale du mois de mai, les Verts n'ont renoncé à aucune de leurs idées, même les plus controversées. Nous avons continué de défendre ce à quoi nous croyions et nous avons décroché comme ça notre premier siège, contre toute attente. Cela montre que les électeurs répondent quand on leur dit la vérité et quand on leur propose quelque chose de mieux".


Jean-Marc Ben



Dilemma at the heart of Labour's opposition

The Guardian, Friday 31 December 2010

While I share Seumas Milne's analysis of the fragility of the coalition, I do not share any optimism that Labour can offer a credible alternative (Cameron and Clegg have shown they are for turning, 30 December). Having ditched their principles in government, Labour want to reclaim them now they are out of power. But politicians must take some responsibility for their actions, and show some consistency over their policies. How can a party that introduced student fees now oppose them on principle? Like the Liberal Democrats, Labour broke a manifesto pledge in doing so. But unlike the Lib Dems, they were not then the junior members of a coalition. Labour had a Commons majority when they ended the principle of free tuition. It was entirely their decision. Now Ed Miliband appears to believe he can airbrush that decision from the record.

Similarly, the ethos of the NHS as a public service, where patient needs come before profits, is taking another blow. Yet Labour is unable to mount a principled defence since, when they were in power, they welcomed in private healthcare providers, and saddled the NHS with huge debts through PFI.

Across the board, Labour simply cannot oppose coalition plans without laying themselves open to the charge of hypocrisy. Academies? A Labour idea. Selling off Royal Mail? A Labour idea. Even the programme of cuts in public services is something Labour admit they would have done, had they won in May.

But Labour's leadership, with a typical lack of humility, assume that students and others will meekly return to the party that betrayed them. Ed Miliband wouldn't be seen meeting students, let alone marching with them – he said he thought about it, but was "doing something else" at the time. There lies the heart of Labour dilemma – they want to win back the trust of voters, but also pander to the Daily Mail. Joining the protests or challenging heavy handed policing in parliament, as I have done, does not seem to fit with Labour's obsession with the fabled middle ground of British politics.

Politics does not have to be a straight choice between power and principles. In our election campaign in May, the Greens did not drop any of our controversial policies. We stuck to what we believed in and, against all the odds, we won our first seat. It shows that if you tell the truth and offer people something better, the public will respond.

Caroline Lucas MP

lundi 20 décembre 2010

Un projet novateur et ambitieux pour Calais: l'écoquartier « Descartes-Blériot »


Vendredi 17 décembre 2010, la première réunion publique sur le projet d'écoquartier « Descartes-Blériot » a réuni beaucoup de monde.


descartes.jpgJ'y suis intervenu pour interroger sur la finalité du projet. En effet, le concept d'écoquartier vise la réduction de l'empreinte écologique * et développe en amont des stratégies (énergie, eau, transport, etc) afin de les décliner en cahiers des charges et en cibles techniques dans chaque domaine.

Le projet n'est pas finalisé, d'où l'importance de cette première réunion. Qui dit écoquartier dit par exemple interrogation sur les matériaux de construction (le bois au lieu du PVC, de récupération locale ou labellisé FSC **), toitures végétalisées qui évitent la déperdition de chaleur par les toits et qui favorisent la présence de la biodiversité en milieu urbain, récupération des eaux de pluie pour les toilettes et le jardin (je trouve scandaleux, au regard de la problématique de l'eau pour les générations futures, de continuer à utiliser de l'eau potable pour simplement tirer la chasse des cabinets).

L'abondance de questions qui a contribué précisément à la bonne tenue de cette réunion, ne m'a pas permis d'évoquer un aspect primordial, social en même temps qu'écologique, de l'impact écoquartier: la réduction des charges. Il faut citer de ce point de vue l'exemple de l'écoquartier « Bedzed » (du nom de la commune de Beddington, dans la couronne londonienne où est implanté le projet Zero fossil Energy Development): 60% de réduction des besoins pour l'électricité, 90% pour le chauffage et 56% pour l'eau, ce qui induit de fait une maîtrise des factures pour les foyers. On a mesuré ainsi une réduction de 15% des dépenses en comparaison aux dépenses moyennes des ménages britanniques.

ecoquartier2.jpg

J'ai voulu savoir comment les concepteurs du projet positionnaient « Descartes-Blériot » par rapport à Bedzed, écoquartier que je connais particulièrement bien. Version basse, moyenne, ou identique ? Je n'ai malheureusement pas eu de réponse à cette question, qui nous aurait permis de quantifier l'effort municipal pour réduire l'empreinte écologique * de ce projet.

Sur la question de la récupération de l'eau, l'explication de "sécurité" avancée par Hervé Jobbé-Duval, président de la Centrale de Création Urbaine, une association qui réunit des investisseurs-constructeurs du secteur public et privé pour mettre sur pied de nouveaux concepts d'urbanisme, n'a pas été à la hauteur de la qualité attendue (et pourtant réelle) de cette réunion. Il aura fallu l'intervention de François Marty, président du Chênelet et spécialiste de l'éco-construction, pour rectifier les choses. « Il faut arrêter de raconter des stupidités », a-t-il rétorqué en alignant un certain nombres d'exemples à l'appui. Pragmatique, il a dénoncé par la même occasion l'écologie "bobo" et intégriste, à laquelle certains participants se prêtaient.

Christophe Duffy est revenu sur le parking sauvage le long du canal Quai de la Gendarmerie. « Ne pourrait-on pas requalifier les bords du canal pour en faire un atout touristique ? Ces 450 voitures, est-ce qu'on en apprécie les flux de circulation, les rues alentour n'en peuvent déjà plus. ». Il est vrai que cette artère constitue un mauvais signal de lien avec l'écoquartier à venir, d'autant qu'un autre (bon) projet existe, la poursuite de la requalification des berges sur ce quartier, et que le stationnement, autant dangereux qu'inesthétique, est pour l'instant sauvage sur cette partie du canal et qu'il n'y aura pas à cet endroit de droit d'usage.

ecoquartier3.jpg

Pour conclure, je crois personnellement en ce projet. Que le verre soit à moitié vide ou à moitié plein, une dynamique est lancée. C'est un déclencheur de réflexion collective, une sensibilisation à un mode de vie durable. Pas vraiment une révolution, mais une évolution positive offerte à tous les citoyens... pas forcément écolos, et c'est une chance !


Jean-Marc Ben
conseiller municipal écologiste



COMPTE-RENDU DE LA PREMIÈRE RÉUNION PUBLIQUE DU VENDREDI 17 DÉCEMBRE 2010 par M.Ségard sur son blog
(posté le 19-12-2010)

Vidéo de la simulation écoquartier



* L'empreinte écologique quantifie la demande de l'Homme à l'environnement, en termes de biens et services, qu'on compare avec les ressources réelles disponibles. On consomme davantage de ressources naturelles que la planète ne peut en régénérer. Europe de l'Ouest: 3 planètes/Etats-Unis: 5 planètes/ Certains pays pauvres: 1/4 planète.

** Le FSC (Forest Stewardship Council en anglais, traduit par « Conseil de Soutien de la Forêt » en français) est une organisation internationale indépendante, non-gouvernementale. Le but du FSC est d’encourager de manière constructive les initiatives de gestion forestière socialement, écologiquement et économiquement responsables, en les rendant visibles et crédibles par un label apposé sur les produits issus de forêts certifiées. Le logo FSC signale au public un produit correspondant à un cahier des charges clair, transparent et vérifié par des certificateurs indépendants. Il permet ainsi au consommateur ou au public d’identifier le bois et ses produits dérivés issus d'une forêt bénéficiant d'une gestion forestière respectant les principes du développement durable tels que définis à Rio en juin 1992.


Pour aller plus loin...


Bedzed, une vitrine des possibles (CERDD)
Bedzed, partie 1pdf.png Bedzed, partie 2pdf.png

www.angenius.org
Quartiers durables - Guide d'expériences européennes (www.areneidf.com)pdf.png

Les réalisations du développement durable en reportages vidéo (www..le-developpement-durable.tv)

dimanche 12 décembre 2010

Intervention de Philippe Meirieu après son élection à la Présidence d'Europe Écologie-Les Verts


CONSEIL FÉDÉRAL, 11/12/2010

philippemeirieu.jpgOn n’accepte pas la responsabilité que vous m’avez confiée sans une certaine inquiétude. Et cette dernière est, de toute évidence, justifiée au regard des enjeux que nous avons à affronter collectivement. Enjeux internes, bien sûr, pour dépasser les difficultés que nous avons rencontrées ces dernières semaines, enjeux politiques pour préparer la séquence qui va nous mener jusqu’à notre Congrès, dans six mois, et enjeux écologiques qui, chaque jour plus pressants, nous imposent toujours plus de lucidité et de détermination.

Vous savez que je n’ai pas sollicité ce mandat et que je viens, à plus de soixante ans, d’arriver en politique. Je trouve, d’ailleurs, très extraordinaire et, pour tout dire, très courageux de votre part, de m’avoir élu. C’est aussi un signe que vous donnez de ce que peut être la « politique autrement », à mille lieues des appareils-machines construits par et pour des carrières… C’est pourquoi je suis fier que vous m’ayez choisi et je vous en remercie chaleureusement.

Je vous dois quelques mots sur l’ambition que nous pouvons avoir pour notre instance et, plus globalement, pour toutes les instances de notre mouvement. Cette ambition doit être grande. A la mesure de l’image positive que nous avons dans l’opinion. Les Français nous jugent généreux et crédibles, proches de leur préoccupations et porteurs d’une vision d’avenir. Nous devons nous montrer dignes de leur confiance… Et c’est vrai que nous sommes les seuls, je crois, à porter le souci de leur quotidien tout en travaillant à une vision globale de leur futur. Nous sommes les seuls à proposer un changement radical de paradigme pour faire face aux questions dramatiques auxquelles nous nous trouvons confrontés aujourd’hui. Nous sommes les seuls à appeler à une manière radicalement différente de penser le monde et notre rapport au monde. Nous sommes les seuls à incarner une alternative crédible au pillage de l’univers et à la concurrence mortifère entre les êtres. Nous sommes les seuls à faire de « la solidarité », sous toutes ses formes, le cœur de notre projet politique.

Pour autant, nous savons bien qu’en politique, ceux et celles qui s’engagent sont faits de chair et de sang, avec leurs qualités et leurs défauts, leur souci du bien commun et leurs imperfections quotidiennes. Nous revendiquons cette humanité. Nous sommes des hommes et des femmes « comme les autres ». Nous ne croyons pas que le fait de faire de la politique nous transforme en personnes exceptionnelles et inaccessibles, drapées dans leur « sérieux » pour faire oublier qu’elles n’ont plus de convictions ! Nous savons que nous dérangeons parce que nous entretenons avec nos convictions un rapport qui fonde notre engagement. Un rapport qui nous rend parfois plus sourcilleux, souvent un peu insupportables, mais toujours plus exigeants.

Ceux qui, aujourd’hui, se gaussent de nos soubresauts, savent-ils ce qu’il faut payer pour faire bonne figure dans le champ du politiquement correct médiatique ? Ce qu’il faut payer en hypocrisies. Ce qu’il faut payer en verrouillage par un polit bureau ? Ce qu’il faut payer en autoritarisme présidentiel ou en soumission dévote à une figure tutélaire ? Nous n’avons pas honte de nos tâtonnements. Et, d’une certaine manière, ils nous honorent. L’ironie ravageuse dans la presse sur les défauts des Verts et d’Europe Ecologie cache mal le mépris pour les efforts, laborieux certes, naïfs parfois, agaçants souvent, pour instituer une démocratie en actes dans une société qui confond le sondage d’opinion et l’expression citoyenne, le ressenti a priori et l’argumentation construite dans le débat. Face au populisme et à la démagogie, la démocratie est un combat. Et Les Verts ont historiquement mené ce combat. Europe Ecologie – Les Verts le mène aujourd’hui. Et je préfère nos difficultés assumées à la suffisance de ceux qui ne se posent pas de questions sur leur propre fonctionnement. Nous savons que la démocratie n’est pas spontanée et nous pensons que ceux qui prétendent le contraire sont des imposteurs. Nous savons aussi que des institutions démocratiques ne suffisent jamais à garantir un fonctionnement démocratique et que le respect des formes peut cacher bien des manipulations. En réalité, nous savons que, dans un mouvement politique, la démocratie est inséparable du travail quotidien pour la faire exister.

Et c’est à ce travail serein que je nous invite au sein de ce Conseil comme au sein de toutes nos instances. Nous devons maintenant transformer les turbulences de notre passé en propositions pour notre avenir. Nous devons nous apaiser sans perdre notre énergie. Nous devons apprendre à travailler ensemble, non pas en dépit de nos différences, mais grâce à nos différences, de cultures, de sensibilités, d’engagements antérieurs. Nous devons apprendre à nous respecter comme nous respectons le monde... Car, quoiqu’il soit galvaudé, ce mot de « respect » nous est cher.

Nous sommes sensibles, en effet, à tout ce qui abime le monde et c’est cela qui nourrit notre insurrection fondatrice, individuelle et collective. Nous sommes hostiles à la virtualisation du monde qui abolit la réalité des êtres et du temps, autorise toutes les manipulations et oublie la souffrance de nos semblables… Notre travail d’écologiste, c’est, le plus souvent, de redire, inlassablement, notre souci du monde et son respect. De faire primer ce souci du monde sur les luttes de ceux qui ne s’entendent que pour le piller. Nous voulons rendre la parole au monde. Au monde de la nature et des humains solidaires. Contre les errances de ceux qui pataugent dans les conflits permanents engendrés par leurs fantasmes de toute-puissance. À cet égard les écologistes sont des militants obstinés de la modestie. Et ils doivent mettre en œuvre cette modestie dans leurs méthodes de travail.

Etre écologiste en politique, c’est donc être attentif aux problèmes concrets à résoudre plutôt que de se disperser dans d’interminables procès d’intention. C’est se centrer sur de vrais objets de travail plutôt que de s’engluer dans les rapports de force. C’est regarder les choses avec le respect qu’elles exigent au lieu d’en faire des prétextes pour se positionner dans d’interminables calculs avec ses adversaires et ses alliés.

Mais tout cela requiert ce qu’il faut bien appeler une discipline, au sens le plus noble du terme. Cela requiert une extrême attention aux rituels structurants plutôt que de se perdre dans les excès de la « communication en temps réel ». Cela requiert de construire nos objets de travail et de nous donner des méthodes rigoureuses pour les traiter. Cela requiert d’expliciter les désaccords sans préjuger a priori de l’impossibilité de se mettre d’accord. Cela requiert de ne pas enfermer nos relations dans le couple infernal « adhésion / répulsion ». Cela requiert de ne pas folkloriser l’autre pour s’en débarrasser. Cela requiert d’expliciter obstinément et sans cesse nos positions pour qu’elles deviennent intelligibles à tous.

C’est ainsi que nous avancerons. C’est ainsi que nous garderons notre précieuse identité de « candides » en politique mais que nous parviendrons à convaincre de plus en plus, entre nous et autour de nous. C’est ainsi, aussi, que nous pratiquerons avec de plus en plus d’exigence cette démocratie interne que nous appelons tous de nos vœux et vers laquelle nous avançons… Permettez moi un mot à ce sujet : je crois – même si cela mérite d’être discuté – qu’il ne faut pas confondre la « démocratie d’élaboration » et la « démocratie de décision ». Il est normal, dans toute institution humaine, que les choses ne soient pas systématiquement construites de manière « démocratique » : il y a des compétences et des expertises qu’il faut valoriser et qu’il serait suicidaire de ne pas prendre en compte au nom du fait que cela ne serait pas « démocratique » ! Et cela, aussi bien dans les commissions thématiques que dans les commissions électorales ! Il n’y a rien de scandaleux à cela. C’est même un respect des militants. Une condition de réussite de la cause que l’on sert. En revanche, il est essentiel que les « experts » s’engagent à expliquer clairement leurs propositions à tous et que ce soit les assemblées de militants ou d’élus qui décident en dernier ressort.

Permettez moi de conclure en vous disant à quel point il me paraît important de prendre soin de nous.

Nous nous sommes engagés et nous sommes réunis ici parce que nous voulons prendre soin du monde.

Je milite, pour ma part, avec vous, sur l’impératif de prendre soin de nos enfants et de notre jeunesse que nous ne voulons pas abandonner au dressage des « psycho-pouvoirs » du libéralisme technocratique et médiatique.

Et je nous invite à prendre soin de nous, militants d’Europe – Ecologie – Les Verts. A ne pas confondre la disposition sacrificielle avec la générosité militante. A cesser de croire que le sacrifice de soi confère la moindre légitimité à exercer le pouvoir. A ne pas avoir peur du bonheur. A ne pas vivre en permanence avec l’inquiétude nouée au ventre de ne pas avoir un conflit à se mettre sous la dent pour ce soir ou pour demain.

J’ai appris de Patrick Viveret que les pratiques politiques actuelles utilisent et promeuvent la part la plus malade des hommes. Nous sommes gouvernés par des malades. De grands malades. Et c’est pourquoi, au sein de ce Conseil fédéral, comme partout dans notre mouvement, nous devons nous appliquer à rester en bonne santé. Individuellement et collectivement. Nos électeurs le veulent. Les français le veulent. Et croyez en un homme entré en politique il y a moins d’un an et à qui vous venez de faire l’honneur de confier la présidence de ce Conseil, notre vie politique en a vraiment besoin.

samedi 11 décembre 2010

Philippe Meirieu élu à la tête du parlement d'Europe Ecologie (Le Monde)



LE MONDE, 11/12/2010

consensuel-monsieur-federateur-philippe.jpgLes écologistes ont tenu samedi 11 décembre à afficher à nouveau leur unité après l'élection à la quasi-unanimité de l'élu rhône-alpin Philippe Meirieu à la tête du parlement d'Europe Ecologie-Les Verts, quelques jours après le refus fracassant de Jean-Paul Besset d'occuper ce poste.

Seul candidat, le pédagogue Philippe Meirieu a été élu par le vote favorable des 123 délégués présents (sur 240), 1 contre et 3 abstentions, lors du Conseil fédéral du rassemblement qui se réunissait pour la première fois depuis la fondation du parti à Lyon il y a tout juste un mois. Jean-Paul Besset, un des initiateurs d'EELV et proche de Nicolas Hulot, avait, lundi dans un courrier tonitruant, renoncé à prendre la tête du parlement du parti, dénonçant un "climat de guerre froide" entre un "parti où nombre de Verts verrouillent" les choses et la coopérative (pour les sympathisants non adhérents, ndlr) vue comme une "machine de guerre contre le parti".

"AMITIÉ, GENTILLESSE ET TENDRESSE"

L'élection dans un fauteuil de M. Meirieu permet aux écologistes de montrer à nouveau un visage uni après la crise provoquée par M. Besset. Philippe Meirieu, qui a obtenu le meilleur score EELV aux régionales de mars (18 %), c'est "Monsieur Fédérateur!", il "fait le lien entre anciens et nouveaux", s'est réjoui Jean-Louis Roumégas, du bureau exécutif.

Cécile Duflot, secrétaire nationale d'EELV, a voulu, devant les délégués, mettre l'accent sur "l'amitié, la gentillesse et la tendresse" qui se dégagent du rassemblement, souhaitant "donner tort à la lettre que Jean-Paul Besset nous a adressée" et "renouer avec l'espoir".

Pour son discours d'investiture, M. Meirieu, "tout jeune débutant en politique", a jugé les "soubresauts qui ont eu lieu inévitables" car "la clarté et la vérité sont notre ligne de conduite". Et s'il y a "des turbulences internes, il faut les transformer en propositions convaincantes pour notre avenir et notre pays", a-t-il dit, très applaudi par les cadres réunis à la salle de la CFDT qui accueillait déjà le Conseil national inter-régional (parlement) des Verts.

Pour lui, il faut désormais "nous apaiser", mais "sans perdre notre énergie" et en mettant "au coeur du débat nos projets plus que nos conflits". La question du projet justement ne se fera sans doute pas sans conflits, entre partisans d'une ligne bien ancrée à gauche et ceux plus "centristes" à l'image de Daniel Cohn-Bendit.

"COMPLOT CACHÉ"

Autre débat à régler, le statut des coopérateurs, ces militants non adhérents. Pourront-ils appartenir à un autre parti et désigner à la fois les candidats écologistes à toutes les élections, comme le souhaite "Dany" ? Enfin, le calendrier pour 2012, s'il semble faire consensus au sein de la direction, ne sera tranché que lors du prochain Conseil fédéral (29-30 janvier). A priori, le congrès devrait se tenir en avril-mai, juste avant la désignation du candidat écologiste pour la présidentielle qui devrait avoir lieu fin juin/début juillet. L'eurodéputée Eva Joly, favorite, est opposée au député Yves Cochet.

Quant à Nicolas Hulot, "ses amis, dans la situation de ceux de Dominique Strauss-Kahn", veulent repousser à l'automne les primaires, selon certains. Faux, le candidat doit "être connu le plus rapidement possible", rétorque Pascal Durand, proche de l'homme du Pacte écologique de la campagne 2007, qui dément tout "complot caché". En tout cas, selon Jean-Vincent Placé, un des dirigeants soutien d'Eva Joly, EELV parie désormais sur un score à "deux chiffres" à la présidentielle.


vendredi 10 décembre 2010

L'opposition émet des réserves sur le projet de parking souterrain, place d'Armes (VDN)


LA VOIX DU NORD, 10/12/2010

parking.bmpL'aménagement d'un parking souterrain sous la place d'armes est un projet contesté par l'opposition.

CONSEIL MUNICIPAL

La proximité des fêtes de Noël et l'échange de cadeaux ou d'aménités qu'ils supposent, expliquent peut-être le ton relativement serein que les élus ont adopté, mercredi soir, au conseil municipal. Seule la question de la rénovation de Calais Nord et l'aménagement de la place d'Armes ont justifié une intervention directe de Jacky Hénin (PC) et de Jean-Marc Ben (Europe Écologie) qui, pour des motifs différents, ont émis de sérieuses réserves sur le projet.

S'il admit ainsi la nécessité d'aménager un parking sur la place d'Armes, Jacky Hénin estima que le choix d'un parking souterrain était loin d'être judicieux en raison « de son coût important et des déficits que le contribuable devra assumer, connaissant les incertitudes liées au sous-sol ».

« Il aurait été souhaitable de mener au préalable des études de faisabilité. La délibération annonce 5,5 M E pour le parking » envisagé, mais si la nature du sous-sol exige des travaux plus importants, et en particulier un parking cuvelé, « nous passons du simple au double, soit un parking à presque 11 millions d'euros. Pour l'avenir, vous devrez également annoncer que le parking sera payant en permanence, sauf gratuités qui seraient à la charge du contribuable ».

Jean-Marc Ben estima pour sa part que « le projet de rénovation de Calais Nord présente indéniablement une vision d'avenir séduisante. Mais ce n'est pas le cas du parking souterrain ». L'élu d'Europe Écologie dit avoir la conviction qu'il s'agit « au contraire d'un projet inutile, dispendieux, et du passé. On peut répondre à l'offre de stationnement autrement », commenta Jean-Marc Ben, en référence à « l'immense esplanade longeant le bassin ouest ».
L'élu observa aussi que « l'on arrive à 15 000 E hors taxes la place de parking sur la base de l'enveloppe financière prévue. C'est impressionnant. Et encore, cette enveloppe de 5 500 000 E HT sera sans aucun doute dépassée, car les obstacles techniques sont nombreux. La conséquence, c'est que ce seront les Calaisiens qui, au final, paieront, et plein pot ! C'est bien le contribuable calaisien qui financera le stationnement et non l'usager. Ce qui est foncièrement injuste ! ».

Natacha Bouchart choisit le ton de la sérénité pour inviter les contradicteurs à « assister aux réunions publiques » organisées sur le sujet, lesquelles démontrent à ses yeux la pertinence du projet et de la réflexion entamée.

Attribution des subventions
Ont obtenu une subvention de fonctionnement : Association Misola, 3 000 E Association régionale de défense des victimes de l'amiante (ARDEVA), 250 E Association Les Inoublis, 500 E Association La Spirale, 14 130,69 E.

Ont obtenu une subvention exceptionnelle : Athletic Boxing club (ABC), 5 000 E Stade olympique Calais Tennis, 400 E CLAEPP, 1 200 E Association Pishpun, 990 E Association des étudiants du lycée hôtelier Saint-Pierre, 3 034 E Régie de quartier, 20 000 E Association ateliers de la citoyenneté (ADLC), 10 000 E Danse Attitude, 300 E Association Julien, 410 E Association pour la mise en valeur du patrimoine architectural du Calaisis, 250 E Les Restaurants du coeur, 3 000 E.

P. MARTINACHE

jeudi 9 décembre 2010

Le parking souterrain de la Place d'Armes en "débat" au conseil municipal de Calais

ca-mord-au-4cffebfa_jpg.jpgNORD LITTORAL, 09/12/2010

Conseil municipal hier soir

Ça mord autour de Calais Nord  


 

Seule la rénovation de Calais Nord a suscité des échanges un peu vifs entre le maire et l'opposition.

Le conseil municipal a épuisé son dernier ordre du jour avant la trêve des confiseurs en un peu moins de deux heures, hier soir. Les seules véritables joutes verbales se sont cristallisées autour de la rénovation de Calais Nord. Et principalement autour de la création d'un parking souterrain place d'Armes.

On ne baignait pas complètement dans une ambiance "paix sur la terre aux hommes (et aux femmes) de bonne volonté", hier soir au sein de la salle du conseil. Mais les débats se sont déroulés dans une ambiance bon enfant, au moins jusqu'à ce qu'on aborde la question de la rénovation de Calais Nord.

Jean-Marc Ben a dégainé le premier sur la délibération qui s'intéressait au programme d'opération et de consultation d'un parking souterrain place d'Armes :

« C'est un projet inutile, dispendieux et passéiste, a-t-il martelé. Vous faites fausse route avec cette histoire de parking. Il vaut mieux mener une réflexion sur les flux et le stationnement dans les rues adjacentes, surtout si le projet de palais des congrès se réalise à la plage ». L'élu craint que les coûts soient exorbitants : « Les parkings ne portent pas bonheur aux Calaisiens. Au final, ce sont eux qui paieront plein pot ! » Et il a plaidé pour un espace plus largement consacré aux piétons.

Jacky Hénin a embrayé sur le même sujet, regrettant que les élus ne puissent pas s'appuyer sur des études solides pour statuer sur l'utilité d'un parking en sous-sol : « Ce projet va représenter un coût important et des dépenses incontournables liées au sol ». Pour l'élu communiste, l'enveloppe financière prévue par la majorité est loin du compte : « On fonce droit dans le mur. Le coût moyen d'une place de parking aérien est compris entre 10 000 et 15 000 euros. Ça correspond au coût que vous annoncez. Là, on se retrouve avec un parking souterrain, en bord de mer, à une altitude zéro. Si on se retrouve sous l'eau, il va falloir construire un parking cuvelé et le prix de la place de parking va être doublé ! » « Je ne vais pas faire de débat ce soir, a répliqué Natacha Bouchart. S'il y a une ville qui a été mal gérée dans ce domaine, c'est bien Calais. Laissez-moi faire mes preuves ».

L'opposition n'en avait pas fini avec la question. Le vote d'une autorisation de programme de voirie et de réseaux divers à Calais Nord a offert à Jacky Hénin une nouvelle fenêtre de tir : il a repris les 11 millions d'euros évoqués à plusieurs reprises par Natacha Bouchart pour ce projet et noté que la délibération de ce jour évoquait un montant de plus de 14 millions d'euros. « Je vois bien que, jusqu'à l'inauguration de ce projet, vous allez agiter votre chiffon rouge », a lâché le maire.

Assurément, pendant de longs mois, Calais ne va pas perdre le nord.

Jean-François DUQUENE




Calaisis TV Le dernier Conseil Municipal de l'année 2010
envoyé par calaistv. - L'actualité du moment en vidéo.




Mon intervention au conseil municipal (8 décembre 2010)


Madame le Maire,

elu-municipal-635683.jpgLe projet de rénovation de Calais Nord présente indéniablement une vision d’avenir séduisante. Ce n’est pas le cas du parking souterrain dont vous nous demandez d’adopter le projet ce soir. D’abord je ne crois pas à ces études qui démontreraient la nécessité d’un tel ouvrage à cet endroit, comme le prétend cette délibération. Les bureaux et cabinets d’études ne vous vendront que ce que vous voulez bien leur acheter.

J’ai la conviction qu’il s’agit au contraire d’un projet inutile, dispendieux, et du passé. Inutile parce qu’on peut répondre à l’offre de stationnement autrement : les places supprimées dans le projet de rénovation peuvent, au prix de quelques aménagements, être récupérées dans les rues adjacentes, et l’immense esplanade longeant le bassin ouest, quoique n’appartenant pas à la ville, pouvait faire l’objet d’une superposition de gestion avec la CCI ou la région.

Cette délibération n’envisage pas de solutions alternatives, et on est là véritablement dans la manifestation passéiste d’une culture religieuse pro-parking. Je pense sincèrement que vous faites fausse route sur cette histoire de parking (sans vouloir faire de jeu de mots). Vous continuez de considérer les centres ville comme des aspirateurs de voitures et c’est tout le projet d’aménagement et d’embellissement du quartier qui en pâtira. Il manque aussi une réflexion globale sur les flux : de tels projets nécessitent une modification du plan de circulation concomitante pour dissuader les traversées inutiles du centre ville par les véhicules. Le problème des flux serait d’ailleurs multiplié par deux si le projet de Palais des Congrès, en lieu et place du camping municipal, se concrétise un jour.

Et surtout, pour l’heure, comment peut-on rendre un tel parking utile, attractif et rentable, si aux alentours on applique une politique de stationnement gratuit. L’usager aura vite choisi. Il va en falloir des touristes pour rentabiliser. Et des touristes dont il faut espérer qu’ils ne trouveront pas la faille du système, si possible ! Ce parking ne serait vraiment attractif pour les automobilistes que si on rend les alentours dissuasifs au stationnement, soit par la suppression des places en surface (hormis riverains), soit par des tarifs très chers pour les non riverains. C’est une question de bon sens et une sacrée contradiction de votre politique.

Et puis c’est un projet dispendieux. On arrive à 15.000 euros la place HT sur la base de l’enveloppe financière prévue. C’est impressionnant. Et encore, cette enveloppe de 5.500.000 euros HT sera sans aucun doute dépassée, car les obstacles techniques sont nombreux : recherches archéologiques inévitables (c’est le cœur du Calais historique), humidité très importante, salinité qui nécessitera des protections plus poussées. Et je crains que les subventions accordées ne soient pas à la hauteur de vos attentes. Il n’est plus du tout dans l’air du temps d’obtenir des subventions sur ce type de réalisation coûteuse et passéiste. D’autre part, il me paraît nécessaire de lier l'investissement au fonctionnement. Qu’il s’agisse d’un 350 places ou d’un 700 places on a autant de coûts annexes… Tout cela donne un coût prévisionnel par place jamais atteint.

La conséquence, c’est que ce seront les Calaisiens qui, au final, paieront… et plein pot ! C’est bien le contribuable calaisien qui financera le stationnement et non l'usager. Ce qui est foncièrement injuste !

Les hausses d’impôts locaux font fuir. Avec de tels coûts prévisionnels, il ne faudra pas s'étonner de la fuite des classes moyennes de la ville... et donc de l'appauvrissement des ressources fiscales.

Les parkings ne portent pas bonheur à la ville de Calais, surtout quand ils sont pharaoniques. Ce sont des gouffres. N’entachez pas votre mandat de ce projet de parking inutile et coûteux, aventuriste et improbable. Il connaîtra le même sort que celui des 4B et ce sont les Calaisiens qui seront pénalisés. Restez sur la bonne note de votre projet d’aménagement général. C’est un bon projet, qui va dans le bon sens, et qui vous fait honneur. J’aurais préféré qu’on accompagne ce projet global d’une réflexion sur la faisabilité d’un secteur piétonnier significatif et animé. Mais je vote contre ce projet de parking souterrain, pour toutes les raisons que j’ai citées.



Jean-Marc Ben

lundi 6 décembre 2010

Séisme à Europe Ecologie avec le retrait de Jean-Paul Besset, n°2 d'EELV


Un scoop !


Après Daniel Cohn-Bendit insatisfait de la mise en place de la coopérative d'Europe Ecologie, c'est au tour de Jean-Paul Besset de décrire un « climat de guerre froide » dans les rangs d’Europe écologie – Les Verts. Ce proche de Nicolas Hulot, n°2 du nouveau parti, regrette que « la fusion-dépassement » pourtant célébrée en grandes pompes à Lyon, il y a moins d’un mois, entre Verts et non-Verts « n'ait pas eu lieu » et annonce « renoncer à toute responsabilité », lui qui devait codiriger le rassemblement des écologistes avec Cécile Duflot… A elle, l'exécutif. A lui, le « Parlement » d'Europe écologie. Alors sursaut encore possible ou crise fatale ? La question mérite d'être posée. L'heure est grave en tout cas.

Ne dramatisons pas mais restons vigilants. Il y a beaucoup de non-Verts qui veulent jouer le jeu et de "Verts-verts" aussi. Et des non-Verts en concurrence avec d'autres non-Verts aussi, la "ligne de fracture" n'est pas forcément bloc contre bloc. Des "conservateurs" existent des deux côtés, dans quelles proportions, je ne saurais le dire... Europe Ecologie est un mouvement en mouvement, certains craignent, des deux côtés, de nouveaux apports à venir, en troupes et en personnalités, et se positionnent comme interlocuteurs privilégiés... Le pouvoir (?) est dur à partager quand on a misé très haut sur la coopérative. Mais c'est le défi que nous nous sommes lancés. A nous de transformer l'essai et de dépasser ces clivages sous-jacents, sans naïveté mais sans sectarisme non plus... C'est la crédibilité du rassemblement qui est en jeu aujourd'hui, ne fuyons pas le débat. Nous n'avons pas le droit d'échouer. A suivre...

Jean-Marc Ben



Pourquoi j'abandonne


jpbesset.jpgJ'ai décidé de renoncer à toute responsabilité au sein d'Europe Ecologie-Les Verts. Cette décision est mûrement réfléchie. Elle n'est le fruit ni d'un coup de tête ni d'un coup de blues. Elle révèle l'impuissance que je ressens de plus en plus douloureusement face à une situation de conflit interne qui m'apparaît, en l'état, dominante, indépassable, broyeuse d'énergie et d'espérance. Elle vise aussi à dissiper l'illusion fédératrice que ma présence entretient dans la direction du mouvement, entre marteau et enclume.

Autrement dit, j'avoue l'échec, personnel et collectif : je ne souhaite plus m'épuiser à construire des passerelles alors que l'essentiel des préoccupations consiste à entretenir les suspicions ou à rêver d'en découdre pour affaiblir tel courant, détruire tel individu ou conquérir tel pouvoir. Je n'assumerai pas plus longtemps la fiction et l'imposture d'un rôle revenant à concilier l'inconciliable.

Si ma mise à l'écart volontaire, dont je pèse amèrement le sens négatif aux yeux des militants sincères, peut servir à quelque chose, c'est de dissiper le rideau de fumée et chasser l'hypocrisie: que les masques tombent ! Que les couteaux sortent s'ils doivent sortir ou que les convictions l'emportent enfin sur les ambitions, mais qu'au moins il se passe quelque chose, qu'Europe Ecologie-Les Verts échappe à ce climat délétère de guerre froide et de paix armée !

I have a dream... Oui, j'avais fait le rêve que les Assises de Lyon, le 13 novembre, seraient une date « constituante », consacrant l'aboutissement d'une démarche de dépassement collectif pour construire une force alternative, responsable et désirable, indispensable aux enjeux de l'époque. Cette journée devait marquer les esprits au point de les transformer grâce à un sentiment d'appartenance commune, emportés par une dynamique qui submergerait les inévitables aigreurs, les petits calculs, les préjugés stupides, les médiocrités recuites. J'ai cru que la force de l'essentiel l'emporterait sur les turpitudes usuelles. Qu'il y aurait donc un avant et un après Lyon...

Je me suis trompé. Lourdement. Il est impossible de parvenir à faire la paix entre ceux qui aspirent à la guerre.

Il y a bien un après Lyon... mais, à l'image du nom retenu (Europe Ecologie-Les Verts), il reproduit ce que nous avions eu tant de mal à contenir dans l'avant Lyon : le scénario des crispations et des jeux claniques, la comédie du pouvoir, le monopoly des territoires. Règlements de compte, délices du déchirement, obsessions purificatrices et procès en sorcellerie saturent à nouveau l'espace, au point de rendre l'air interne irrespirable et le travail politique secondaire.

La fusion-dépassement n'a pas eu lieu. Le fossé des défiances reste plus béant que jamais entre ceux supposés vouloir rester en famille et ceux suspectés de chercher le divorce pour la recomposer, rendant impossible toute entreprise commune. D'un côté, le parti où nombre de Verts verrouillent une reproduction à l'identique, avec les mêmes têtes, les mêmes statuts, les mêmes pratiques, les mêmes courants, la même communication pseudo radicale, la même orientation servile vis à vis de la gauche; de l'autre côté, la Coopérative que certains veulent instrumentaliser en machine de guerre contre le parti. Dans ces conditions, aucune discussion sereine, aucun désaccord rationnel ne peut exister. Chaque choix est hypothéqué, chaque initiative s'avère lourde de conflits.

Par bonheur, la dramaturgie de nos luttes fratricides en reste aux simulacres. Elle ne tue pas vraiment mais elle use, elle ronge, elle épuise, elle désespère. Certains bâtisseurs, comme mon vieux complice Pascal Durand, ont déjà pris leurs distances. A mon tour de déclarer forfait et de refuser d'assumer plus longtemps un rôle d'équilibre alors qu'on me somme chaque instant de choisir un camp, de dénoncer machin ou de sacrifier truc, de justifier le moindre acte des « autres », de prendre parti dans le choc des ego, de participer au grand concours des détestations, bref de faire tout ce que je déteste.

J'ai contribué à construire un mouvement que je juge désormais métastasé et auquel, pas plus que quiconque, je ne sais apporter de remèdes. Je n'entretiens aucun ressentiment, j'apprécie les qualités individuelles des un(e)s et des autres, je ne regrette rien du chemin. Mais, sous l'impact de trop fortes pesanteurs internes engendrées par les coutumes du vieux monde politique dont toutes – je dis bien toutes! - les sensibilités d'EELV portent les stigmates, la mayonnaise collective a tourné et déprécie maintenant les énergies.

C'est humainement insoutenable. C'est en tout cas à mille lieux du projet qui m'habitait. Je renonce donc sans rien sacrifier de mon espérance dans l'écologie politique comme horizon de survie et d'émancipation. Sous réserve, peut être, d'un sursaut durable et d'un ressaisissement collectif que mon retrait pourrait favoriser.


6 décembre 2010
Jean-Paul Besset

mercredi 17 novembre 2010

Tchat du NouvelObs avec Yannick Jadot


Le tchat intégral, cliquer ICI

Morceaux choisis


yannick_jadot_greenpeace.jpg"Les verts et les non-verts sont aujourd'hui regroupés dans un seul mouvement unifié de l'écologie politique. Le message principal de nos assises de Lyon ce week-end est que l'écologie politique doit être autonome. Elle n'est ni socialiste, ni libérale ou conservatrice. Trop souvent, la gauche et la droite ont une vision partagée de la course à la croissance, du productivisme, de la mondialisation. Nos propositions sont spécifiques. Toutefois nous ne nous trompons pas de partenaires. Notre objectif est de proposer une alternative à Sarkozy et à l'UMP en 2012. Mais nous savons que pour gagner nous devrons convaincre et rassembler au delà de la gauche"

"Prenez le temps de lire notre manifeste, de consulter nos propositions... Vous constaterez que nous sommes radicaux (comment ne pas l'être eu égard à la crise sociale, écologique et institutionnelle de ce pays ?) et profondément réformistes."

"Nous refusons d'attendre une hypothétique croissance qui se fonde parfois sur une productivité toujours plus stressante du travail et la surexploitation des ressources naturelles pour s'attaquer aux inégalités sociales et à la dégradation écologique. En cela, nous sommes en rupture avec la gauche et la droite."

"La réforme des institutions devra être un thème lourd des élections de 2012: indépendance des pouvoirs, "dé-présidentialisation", renforcement du parlement, décentralisation, proportionnelle... ce chantier est énorme. J'espère que le PS sera prêt pour une telle discussion !"


dimanche 14 novembre 2010

Cécile Duflot: « Il n’y a plus à partir de maintenant de Verts et de non Verts... »


cecile-duflot-RTL.bmp« Il n’y a plus à partir de maintenant de Verts et de non Verts, nous sommes toutes et tous des militants de ce nouveau mouvement »


« Il manque peut-être encore quelques personnes ici aujourd'hui au rendez-vous mais je le dis solennellement, les portes sont ouvertes ! Toutes et tous sont les bienvenus. Parce qu'aujourd'hui dans cette salle, il n'y a plus de Verts, de non-Verts, de MEI, de CAP21, il n'y a plus que des écologistes, des écologistes unis et rassemblés ! »


« Le réseau coopératif ne peut pas et ne sera pas un gadget pour amuser les sympathisants entre deux élections »



Cécile Duflot était l'invitée du Grand Jury RTL:


« Ma famille historique se rattache à la gauche, mais ce que nous voulons créer, c'est une troisième boîte, pas de rentrer dans une boîte de gauche ou dans une boîte de droite »


Ecoutez l'émission ICI




Assises de Lyon 14 – Cécile Duflot
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samedi 13 novembre 2010

"La naissance des unis verts" (Libération)


LIBÉRATION, 13/11/2010
Europe Ecologie et les Verts fusionnent, samedi à Lyon, première étape d’un long chantier.
Par Matthieu Écoiffier

unis_verts.jpgSamedi, ce n’est pas seulement une fête qui a lieu à Lyon pour célébrer l’union des Verts et d’Europe Ecologie, assurent leurs leaders Cécile Duflot et Daniel Cohn-Bendit. Mais «un moment un peu solennel. Le baptême d’une nouvelle force», assure Yannick Jadot, futur porte-parole du nouveau mouvement. Pour l’heure, le bébé écolo est encore tout fripé. Certains comme Gaby Cohn-Bendit lui trouvent même trop de ressemblance avec son géniteur Verts. Son poids reste fragile qui oscille entre 16,28% aux européennes de 2009 à 12% aux régionales de mars. Et il n’a pas encore de nom : ce sera aux 2 000 militants attendus samedi au palais des congrès de voter pour lui en donner un.

Il pourrait finalement porter celui de ses deux parents : «Europe Ecologie-les Verts». Pour ne froisser personne.

Reste que la présence à Lyon au-dessus du berceau de Nicolas Hulot, la bonne fée du Pacte écologique, est interprétée comme «un bon signal» par Duflot, candidate pour rester à la tête de la future direction. «Que Hulot vienne démontre qu’on a réussi. Beaucoup ont douté de notre capacité à aller jusqu’au bout du rassemblement et de l’importance de créer une force autonome. Hulot disait qu’il fallait que l’écologie soit partout, il constate qu’elle n’est pas au gouvernement», interprète Jadot. «Hulot est là, la directrice de sa fondation aussi, Serge Orru, le patron du WWF ou la sociologue Esther Benbassa. Nous avons un très beau tour de table», se félicite Jean-Vincent Placé, ex-numéro 2 des Verts. Autre présence de marque : Hélène Pelosse, experte des énergies renouvelables et ex-directrice adjointe de cabinet de Jean-Louis Borloo, chargée du dossier Copenhague. Mais pour conforter sa troisième place dans le paysage politique, trois défis attendent le mouvement de l’écologie.


Le défi de l’ouverture

Après avoir réussi à rassembler les familles de l’écologie, de l’altermondialiste José Bové au «ni droite ni gauche» d’Antoine Waechter - qui fera son grand come-back samedi -, tout en s’ouvrant au mouvement social d’Emmanuelle Cosse (ex-Act Up), au pédagogue Philippe Meirieu ou à la juge Laurence Vichnievsky, l’enjeu est de poursuivre cette «ouverture perpétuelle».«On a rassemblé la plupart des écologistes, nous devons rassembler au-delà. La transformation écologiste, ce n’est pas la lutte des classes : on n’y arrive pas en mobilisant une moitié de la société contre l’autre», martèle Daniel Cohn-Bendit.

Pour ce faire, le nouveau mouvement parie sur une formule originale avec d’un côté un parti et ses adhérents et de l’autre un réseau peuplé de «coopérateurs». Après un long bras de fer sur la répartition des pouvoirs entre adhérents et coopérateurs, le compromis validé à 85% par référendum par les Verts - condition de leur fusion dans le rassemblement - donne le droit aux coopérateurs, «rebutés par la tambouille interne» (selon Duflot), «de participer à la construction du programme et à la désignation du candidat à la présidentielle», indique le proche de Hulot, Jean-Paul Besset, pressenti pour présider le parlement du mouvement (lire ici). En avril-mai, un congrès sera organisé pour que les adhérents désignent leurs représentants dans les instances de direction. Les coopérateurs pourraient les rejoindre au même moment pour choisir entre Eva Joly et Yves Cochet, les deux candidats déclarés à la présidentielle. «Coupler les primaires et le congrès permettrait de se concentrer sur le projet», plaide Jadot. Mais Duflot «se demande si c’est le bon timing».


Le défi de l’autonomie face au Parti socialiste

Dans son manifeste, «EE-les Verts» ne «se définit pas par rapport à la gauche et à la droite», rappelle son coauteur Jean-Paul Besset. Pour l’eurodéputé, le mouvement écologiste ne fait pas partie de la maison commune de la gauche, mais compte bien entretenir des relations de bon voisinage avec le PS pour faire échec à Nicolas Sarkozy. A l’approche des cantonales de mars et des sénatoriales de septembre 2011, c’est mal parti : «On a un accord avec le PS dans trois départements sur 100», indique l’ex-Vert Jean-Marc Brulé. Après avoir tonné contre «les petites seigneuries locales du PS» dans le Monde et proclamé son objectif «de devenir majoritaire», Duflot va tenter de calmer le jeu à Lyon en se disant «convaincue de la nécessité de faire un accord avec le PS pour construire une alternative». Mais le désir d’émancipation titille EE-les Verts. Le nouveau mouvement peut être tenté de prendre exemple sur l’Allemagne, où les Grünen, désormais crédités de 24% dans les sondages, doivent leur progression au ralliement d’une partie des libéraux du FDP et d’une certaine frange des chrétiens-démocrates (CDU).

Le défi d’Eva Joly

«Deux électeurs sur cinq d’EE ne se considèrent pas de gauche», rappelle Denis Pingaud, vice-président d’OpinionWay, dont le dernier opus (1) projette les attentes de cet «électorat stratège et volage» pour 2012. «Il ne se satisfera pas d’un accord gauche plurielle pour quelques postes de ministres. Ses électeurs votent EE pour dire qu’il y a urgence écologique, mais aussi parce qu’ils veulent une autre manière de s’opposer à Sarkozy.» Bref, faire 7% dans la roue du PS, ou alors entre 12% et 15% et incarner l’urgence écologique, l’exigence éthique et sociale, «en s’affirmant comme meilleur que le PS pour rassembler au second tour», dixit Pingaud. Tel est le défi d’Eva Joly.


(1) "Europe Ecologie : électorat volage, électorat stratège". Ed. Fondation Jean-Jaurès

jeudi 11 novembre 2010

Tribune d’Eva Joly (Europe Ecologie) : «Refaire une civilisation»


10 novembre 2010 par Eva Joly

OFRTP-FRANCE-EUROPENNES-JOLY-20090601« Remettre au centre de la politique la poursuite du bien commun », en finir avec une présidence « oublieuse de l’intérêt général et de la parole donnée » : les propositions d’Eva Joly, députée européenne Europe Ecologie pour changer de modèle de développement.


Les Roms. Les retraites. Les biens mal acquis. A priori rapprochés uniquement par les hasards du calendrier, ces trois dossiers sont bien plus liés qu’ils ne le paraissent à première vue. Chacun apporte une nouvelle illustration de ce que le sarkozysme est une idéologie en faillite, comme le modèle de développement qu’il prétend promouvoir.

Les Roms, d’abord. Le Président de la République a beau prétendre le contraire, il ne sort pas grandi de son bras de fer avec les institutions européennes. Parce que sa politique à l’égard de cette partie de la population est bel et bien honteuse et discriminatoire ; et parce que le discours ambiant qui l’englobe, celui sur les « Français d’origine étrangère » et leurs tares supposées, est contraire à l’idée même de vivre ensemble et aux principes qui fondent l’Union européenne. Que la Commission européenne se soit jusque-là abstenue de déclencher une procédure contre la France suite à l’engagement de celle-ci de modifier sa législation, ce qui ne préjuge absolument pas de ce qu’il adviendra ensuite et prouve bien qu’il y a un problème, n’y change absolument rien. La Commissaire Reding a d’ailleurs rappelé récemment qu’elle restait particulièrement vigilante.

Les retraites, ensuite. Celles-ci sont désormais « réformées », en dépit de l’opposition massive des citoyens à ces mesures. Alors qu’il s’agissait d’opérer de véritables choix de société, qui engageront le pays pour de très nombreuses années et ses habitants pour le reste de leurs vies, aucune place n’a été laissée au débat ni à la négociation. Pour peu qu’on fasse remarquer à M. Sarkozy que ses décisions sont synonymes d’un renforcement de l’injustice sociale, puisqu’elles ne frapperont pas les catégories les plus aisées, qu’elles mettront les catégories plus faibles encore plus sous pression et qu’elles toucheront beaucoup plus les femmes que les hommes, il balaie ces observations d’un revers de main et impose tout de même selon son bon plaisir.

Quant à l’affaire des « biens mal acquis », à propos de laquelle la Cour de Cassation vient de rendre une décision retentissante, elle démontre à quel point certaines paroles prononcées un soir, place de la Concorde, avaient peu de valeur. Loin de mettre fin à la Françafrique et de faciliter la lutte contre les dictatures et contre l’accaparement des ressources des pays du sud, M. Sarkozy a contribué à les renforcer. Alors que des dispositifs auraient pu être introduits dans la législation française pour faciliter la poursuite de Chefs d’Etats étrangers soupçonnés de corruption et de détournements de fonds massifs, rien n’a été fait jusque-là. Alors que le parquet de Paris aurait pu, sur la base du travail réalisé par la police et certaines ONG, ouvrir une véritable enquête sur l’origine de la richesse des familles Obiang, Bongo et Nguesso, il n’a eu de cesse de s’y opposer. Il a fallu que ce soit la plus haute juridiction du pays qui tranche, hier, en faveur de l’ouverture d’une instruction. Une décision dont tous ceux qui s’attachent à la poursuite de la vérité et d’une plus grande justice ne peuvent que se réjouir ! C’est un très grand progrès que la Cour de Cassation, les associations à l’origine de cette affaire et leurs avocats viennent de rendre possible. Qu’ils aient dû agir contre la volonté de l’exécutif est de l’ordre de l’insupportable.

La société rêvée de M. Sarkozy n’est ni humaniste, ni inclusive ; elle est clivée autant qu’elle est clivante. Sa politique est oublieuse de l’intérêt général et de la parole donnée. Elle ignore toute modestie et n’est que dogmatisme et passage en force. Quel dommage que M. Sarkozy lise beaucoup moins Albert Camus qu’il n’en cite le nom ! Il saurait dans le cas contraire que le démocrate est par essence « celui qui admet qu’un adversaire peut avoir raison, qui le laisse donc s’exprimer et qui accepte de réfléchir à ses arguments ». M. Sarkozy ne doute jamais, il dicte toujours ; il ne dialogue avec personne, il parle avec lui-même, et confond en permanence la simplicité et la vulgarité, la République et la monarchie républicaine, la démocratie et l’oligarchie. En outre, en dépit des grands discours qu’il affectionne quand il est à l’étranger, il reste aveugle au cours des événements. Le bouleversement que représente le carrefour de crises au centre duquel nous nous trouvons – crise politique, crise écologique, crise économique et sociale - est pourtant désormais évident.

Notre modèle de développement actuel, basé sur la consommation toujours plus importante des ressources naturelles alors que nous savons depuis Eratosthène que nous vivons sur une planète ronde, et donc limitée, arrive en fin de course. Un milliard de personnes souffrent de la faim. La France vient d’enregistrer une nouvelle hausse du chômage – qui touche désormais, toutes catégories confondues, près de 4 millions de personnes. L’Union européenne et les Etats-Unis subissent une dégradation générale de la condition sociale, et des déficits publics désormais abyssaux. Même la Chine est en réalité bien plus fragile qu’il n’y paraît, entre une révolte sociale qui gronde de plus en plus et des bulles spéculatives qui menacent d’éclater. Quant à la « croissance » que beaucoup continuent d’invoquer comme une idole, non seulement elle n’est absolument pas synonyme de mieux être social, mais sa sacralisation a des effets destructeurs sur notre environnement. D’autant que la seule chose capable de la faire repartir aujourd’hui semble être la succession d’accidents industriels et de catastrophes écologiques, comme celle que vient de connaître la Hongrie. Suite aux opérations de nettoyage, à l’achat de matériel, à la reconstruction de bâtiments rendus nécessaires par la coulée de boue toxique, le pays enregistrera en effet quelques "progrès" dans son PIB. Mais ses habitants n’y trouveront pas leur compte pour autant, avec la perte de nombreuses vies humaines, la destruction de la biodiversité et la stérilisation des terres pour plusieurs décennies !

Face à cet aveuglement il est de la responsabilité de l’opposition, et en particulier des écologistes, de convaincre qu’une autre approche de la chose publique est possible. Qu’un autre projet politique est à portée de main. Plusieurs initiatives récentes vont dans cette direction, au niveau européen comme au niveau national.

Au niveau européen, c’est par exemple le lancement de l’Appel pour un « Greenpeace de la finance », à l’initiative de l’eurodéputé Pascal Canfin, qui vise à renforcer le rôle de la société civile, des organisations non gouvernementales et des syndicats dans les débats sur le système financier. Il n’est pas tolérable que les seuls « conseillers extérieurs » qui aient accès à M. Barroso, à M. Sarkozy et à leurs équipes soient précisément les dirigeants des grandes banques bénéficiant des fonds publics, après avoir mis le public dans la situation que nous connaissons.

Au niveau national, ce sont les Etats généraux de l’emploi et de l’écologie organisés par Europe Ecologie pour réfléchir, sur le long terme et avec l’ensemble citoyens et des partenaires sociaux, à la meilleure façon de mettre en place la transformation écologique et sociale de l’économie.

Il s’agit de renouer avec l’intelligence collective et de remettre au centre de la politique la poursuite du bien commun. Il s’agit d’inventer de nouvelles régulations pour interdire la spéculation sur les matières premières et garantir un accès aux ressources naturelles qui soit équitable et équilibré, pour remettre le système financier au service de l’économie réelle, pour mieux partager le travail et les richesses et trouver de nouveaux rythmes de fonctionnement. Il s’agit d’enclencher le mouvement vers une économie qui respecte l’environnement dans toutes ses composantes pour mieux servir l’humain. Il s’agit de retrouver le sens du collectif tout en donnant enfin à chacune et à chacun la possibilité d’œuvrer à son propre projet de vie.

Prendre l’homme tel qu’il existe réellement, c’est-à-dire comme une partie intégrante de son environnement. Voir le monde tel qu’il est vraiment, c’est-à-dire comme un ensemble complexe, fragile et vivant. Remettre la politique à la place qu’elle n’aurait jamais dû quitter, c’est-à-dire au cœur de la société civile et du débat public. Ce sont là trois préalables nécessaires si nous voulons relever les défis qui se posent à nous et si nous voulons refaire une civilisation.Car c’est bien cela que nous avons à accomplir. Nous devons, aujourd’hui, refaire une civilisation.

mercredi 10 novembre 2010

"Europe Ecologie: électorat volage, électorat stratège" par Denis Pingaud


Europe Ecologie : électorat volage, électorat stratège

Par Denis Pingaud
Vice-président exécutif d’OpinionWay, il est notamment l’auteur de L’effet Besancenot (Seuil, 2008), Les taupes et les éléphants (Hachette, 2004) et L’impossible défaite (Seuil, 2002).

Europe-Ecologie-electorat-volage-electorat-stratege_medium.jpgTélécharger l'essai gratuitement (356,54 ko)

Ce fut d’abord un coup de bluff. Ce fut surtout un coup de génie. Si Europe Ecologie a confirmé ses succès électoraux, les ressorts de cet engouement sont moins connus. Denis Pingaud tente de les identifier : il montre que l’électorat d’Europe Ecologie est traversé par plusieurs lignes de fracture et qu’il est à la fois, et paradoxalement, volatil et stratège.

Quand se dessine, au printemps 2008, l’hypothèse d’un rassemblement des écologistes de toutes obédiences pour l’élection européenne de 2009, peu d’observateurs imaginent le séisme électoral qui va s’ensuivre. Ce coup de bluff repose sur trois hypothèses. Premièrement, les électeurs sont de plus en plus défiants vis-à-vis de l’offre classique structurée par un axe horizontal gauche-droite. Deuxièmement, la question écologique n’est plus perçue comme un enjeu complexe et lointain mais comme une urgence évidente et « impliquante ». Troisièmement, la question électorale n’est plus vécue en plein – je vote toujours pour mon camp – mais en creux – je sanctionne, scrutin après scrutin, les différents camps, y compris le mien.

Le tremblement électoral autour de Daniel Cohn-Bendit, se révèle finalement être un coup de génie politique.

Aujourd’hui, même si Europe Ecologie a confirmé le succès des élections européennes de 2009 aux dernières élections régionales, la fragilité de son électorat tient au fait qu’il s’agit d’un ensemble encore peu structuré. Denis Pringaud analyse l’éclectisme des électeurs d’Europe Ecologie et les différentes fractures qui les traversent, notamment dans leurs valeurs et leurs opinions sur les grands sujets d’actualité qui structurent le débat politique. Deux ans avant 2012, l’auteur s’interroge sur la capacité d’Europe Ecologie à transformer l’essai.


Morceaux choisis


"... le pari de parler d’Europe, alors que les élections intermédiaires sont toujours l’occasion de sanctionner plus ou moins le pouvoir en place, semble risqué aux experts des joutes électorales. Le Parti socialiste comme le Modem, qui sont de possibles réservoirs de voix pour le nouveau rassemblement des écologistes, ont d’ailleurs pris le parti de tirer sur Nicolas Sarkozy plutôt que de défendre un projet européen."

"Alors même qu’Europe Ecologie commence à exister sur un créneau qui peut se résumer dans la posture simple du slogan « L’écologie, maintenant ! », les débats qui structurent la préparation du congrès socialiste de Reims tournent essentiellement autour de la question des alliances possibles ou non avec le Modem. Une discussion qui n’intéresse guère une majorité du corps électoral pour laquelle les élites politiques susceptibles d’exercer le pouvoir – quel que soit leur bord – se ressemblent décidément beaucoup trop."

"...la question écologique n’est plus perçue comme un enjeu complexe et lointain mais comme une urgence évidente et « impliquante ». C’est un déplacement majeur qui – contrairement aux idées reçues – ne concerne pas que les « bobos » et que confirment toutes les études sur l’évolution des comportements, notamment en matière de gestes ou d’arbitrages micro-économiques liés à l’environnement. Les données d’opinion convergent pour placer la préoccupation écologique à un niveau toujours plus élevé, proche de celui qui concerne l’emploi, le pouvoir d’achat ou la santé."

"On ne comprendrait rien au succès d’Europe Ecologie si l’on sous-estimait, dans un contexte de déclin du sarkozysme, la force centripète du rassemblement des Verts et des associatifs, des ouistes et des nonistes, des démocrates centristes et des antilibéraux face aux divisions chroniques et aux egos erratiques qui minent les autres forces d’opposition, des antilibéraux jusqu’au Modem."

"Parallèlement, le rassemblement des écologistes attire de nouveaux électeurs qui avaient voté pour d’autres listes huit mois plus tôt, notamment le Modem, ou, tout simplement, s’étaient abstenus. Près d’un tiers des voix recueillies lors des élections régionales provient d’électeurs qui, neuf mois plus tôt, avaient fait un choix différent ou ne s’étaient pas rendus aux urnes."

"Deux électeurs écologistes sur cinq ne se classent pas « à gauche »"

"Les trois quarts des électeurs écologistes se déclaraient ainsi d’accord, à la veille des régionales, sur la stratégie de listes « autonomes » pratiquées dans toutes les régions par le nouveau mouvement, au grand dam parfois de certains élus locaux Verts peu enclins à troquer leurs avantages acquis contre les risques de primaires de premier tour."

"Appelé à se prononcer sur différents objectifs possibles pour le nouveau mouvement, à la veille des élections régionales, il citait d’abord le fait de « rester un réseau d’alerte et de mobilisation sur les grandes questions écologiques » avant même de « participer à une recomposition de l’opposition à Nicolas Sarkozy »19. Quant aux moyens pour parvenir à cette fin, il ne les voyait pas majoritairement dans la constitution d’une force politique avec les Verts : 61 % des électeurs écologistes imaginaient préférable « un mouvement autonome qui travaille avec différents partis » contre 30 % seulement qui souhaitaient « un nouveau parti avec les Verts »."

"L’électorat d’Europe Ecologie, parce que sa majorité reste méfiante vis-à-vis de la gauche, et parce qu’une forte minorité ne se reconnaît pas naturellement de ce côté-ci de l’échiquier politique, exprime-t-il ainsi son embarras devant les images et les propos répétés des dirigeants du mouvement qui assument une proximité manifeste avec le Parti socialiste et ses alliés dans l’actualité politique de ces derniers mois ?"

"Quatre blocs principaux apparaissent ainsi en concurrence pour la prochaine séquence électorale, dont le potentiel se situe entre 10 % et 25 % des suffrages exprimés au premier tour : le Parti socialiste, la gauche radicale, le Modem et Europe Ecologie. Ils poursuivent des ambitions à la fois communes – la volonté d’un changement de majorité lors de l’élection présidentielle de 2012 – et différentes – le style d’opposition à la majorité actuelle, la nature du projet politique, la vision d’un monde meilleur. Toute la question est de savoir, d’abord, si ces différents blocs seront en mesure de dépasser leurs différences et de conjuguer leurs forces pour obtenir des Français un mandat d’alternance. Et d’imaginer, ensuite, quelle pourrait être la stratégie électorale d’Europe Ecologie qui en constitue désormais l’un des plus imposants, le plus récent mais pas le moins attractif aux yeux de l’opinion."

"Aussi le score des écologistes en 2012 se construira-t-il d’abord sur la capacité du mouvement à illustrer une voie originale de sortie de crise. Un thème lui est propre et pourrait difficilement être préempté par les autres forces en lice : la réouverture « écologique » d’un avenir économique et social pour les générations futures... Le coup de génie politique d’Europe Ecologie deviendrait alors durable."

lundi 8 novembre 2010

Le bel envol d'Europe Ecologie Calais


Calais_Ecologie5.jpg"Europe Ecologie, la mayonnaise prend", titrais-je alors dans l'un de mes billets. Les articles consacrés à nos candidat(e)s pour les cantonales, dans les quotidiens locaux et à la télévision locale, confirment amplement cette impression de renouveau politique et d'évènement politique.

Nous avons en effet un potentiel énorme. Moi, j'y travaille de mon côté avec mes ami(e)s qui hésitent parfois encore à nous rejoindre. Tout le monde joue le jeu, les Verts, Cap21, les écologistes démocrates, les associatifs de l'écologie locale et les non-cartés qui rejoignent aujourd'hui Europe Ecologie. L'esprit de consensus existe bel et bien. Les candidatures aux cantonales de 2011 en témoignent.

A l'interne, c'est Francis Gest qui traduira le mieux notre enthousiasme commun: « On se retrouve enfin ! Nous nous associons tout comme l'ont fait José Bové, Cécile Duflot, Daniel Cohn-Bendit et Eva Joly. »

Indéniablement, quelque chose se passe politiquement, et c'est du côté des écolos que ça se passe.

A ceux qui s'étonneraient de ne pas me voir dans la liste des candidats, j'avoue avoir eu envie de repartir pour les cantonales sous les couleurs d'Europe Ecologie.

Pas dans un esprit de compétition (pourtant j'adore la politique et j'ai encore beaucoup d'envie). Il se serait agi pour moi, si je m'étais éventuellement présenté, de rallier à nous les nombreuses compétences extérieures aux Verts qui font partie de notre diaspora écolo mais qui hésitent encore, soit parce qu'ils ne se sont jamais retrouvés dans le parti des Verts soit qu'ils attendent encore des signes de ce nouveau mouvement en construction. Un peu comme un signal de réconciliation entre écologistes et donc comme un engagement personnel fort dans la construction de ce nouveau mouvement. L'essentiel est quand même là, dans cette construction du rassemblement des écologistes, inédite et audacieuse dans son organisation démocratique.

Chez les écologistes locaux, chez les écologistes enfin rassemblés devrais-je dire, toutes les personnalités ont leur légitimité. Si elles s'affrontent, cela devient une lutte des egos, comme dans les autres partis. Elle n'avait pas lieu d'être chez nous, à l'aube de notre rassemblement. D'autant que nous réussissons cet exploit de concrétiser non seulement la parité hommes-femmes mais de respecter, dans un parfait équilibre et dans un réel esprit de consensus, les différentes sensibilités composant notre comité local... Il fallait le faire. Nous l'avons fait !

Essai à transformer maintenant dans les urnes !

La Voix du Nord

Nord-Littoral

Calaisis TV


Jean-Marc Ben

Les écolos sous une même bannière (NL)


Nord Littoral, lundi 8 novembre 2010

les-ecolos.jpgL'heure du rassemblement a sonné pour les écolos du Calaisis. « On se retrouve enfin ! » se félicite Francis Gest, signalant que les Verts, sans cesser d'exister, avancent désormais sous la bannière d'Europe écologie : « Nous nous associons tout comme l'ont fait José Bové, Cécile Duflot, Daniel Cohn-Bendit et Eva Joly. »

Un logo commun pour une ambition commune, conquérir les six sièges du Calaisis au conseil général bientôt disponibles par les voix de urnes.
Au passage, les candidats insistent sur leur attachement à la parité. Sur les cinq candidats titulaires déclarés, trois sont des femmes. Les candidats pour le canton d'Ardres restent à déterminer.

Si les militants estiment que l'écologie est bien représentée au conseil régional, il n'en va pas de même au conseil général du Pas-de-Calais. Les candidats entendent naturellement y remédier.

Marie-Françoise Peenaert, candidate dans le canton d'Audruicq, déplore que sur les 86 000 hectares de surface agricole, seulement 0,20 % soit consacré à l'agriculture bio : « Il faut trois ans pour bâtir une exploitation bio. Les agriculteurs volontaires ont besoin de l'aide du département » à son goût, trop de terres agricoles deviennent des terrains à bâtir. Enfin elle estime qu'il faut intensifier les modes de transport non polluants et qu'il faut oeuvrer pour la mobilité des jeunes en milieu rural.

Candidate à Calais est, Valérie Robillard pense que nos modes de production de ne sont pas viables, « l'écologie est le seul rempart à la dégradation de la vie. » Si elle déplore l'absence d'élus verts à l'assemblée départementale, elle reconnaît toutefois des qualités à l'agenda XXI : « on y trouve de bonnes intentions sur le respect de la saisonnalité et la promotion du bio dans les cantines scolaires, mais il faut aller plus loin. » Tous ensemble, les candidats d'Europe écologie expriment leur grande méfiance à l'égard des projets de développement du Calaisis. Ils assurent que l'aéroport de Marck « est bien tel qu'il est, son développement n'est pas nécessaire. » Même méfiance à l'égard de Calais Port 2015 : « l'incertitude est totale quant à son impact environnemental, assure Christian Louchez. C'est un projet pharaonique qui n'aura pour conséquence que l'augmentation du trafic maritime. » En tant que candidat dans le canton de Calais nord-est, Christian Louchez énumère ses chevaux de bataille : la protection du littoral, la protection de la biodiversité, et l'écomobilité, soit les modes de transport non polluants.

Suppléante de Benoît Bouché, Sylvie Biguet estime qu'il y a urgence tant en termes de social que d'écologie. Elle déplore que « les citoyens ne soient pas mieux associés aux projets de la cité » et aspire « à d'autres modèles de développement ». Le benjamin de la troupe, Benoît Bouché, trente ans, partage évidemment les convictions de ses camarades écologistes, mais entend aussi délivrer un autre message : « il est temps que la classe politique se rajeunisse enfin. »

Grégory FAUCQUEZ

dimanche 7 novembre 2010

Europe Écologie présente des candidats dans l'ensemble des cantons du Calaisis (VDN)


LA VOIX DU NORD, dimanche 7 novembre 2010

| POLITIQUE |

europe-Ecologie-presente-des-candidats.jpgUn rassemblement de militants de sensibilités différentes, Europe Écologie y travaille depuis un certain temps.

C'est du moins ce que précise Francis Gest, Vert historique, en commentant le rapprochement qui s'est opéré sous la bannière d'Europe Écologie. «Nous sommes des forces d'origine différente, mais qui se réclament toutes de l'écologie. Nous avons eu parfois des divergences mais, enfin, on se retrouve».

En l'occurrence, les responsables locaux d'Europe Écologie se retrouvent dans la perspective des prochaines élections cantonales, auxquelles ils ont décidé de participer.

Pour répondre à «une urgence écologique», Europe Écologie défendra en particulier l'idée d'une écologie apparaissant comme «le seul rempart à une dégradation de la vie». Dans ses grandes lignes, le programme de la formation propose ainsi une «agriculture saine et biologique, un arrêt des politiques favorables au tout-voiture et le développement de mode de transport alternatif. Il s'agit d'une manière générale de proposer un autre modèle de développement qui, au-delà de l'écologie, apporte aussi des réponses aux vraies questions sociales».

Europe Écologie estime que l'élection d'un de leurs candidats au Conseil général permettrait de représenter réellement la population.

La formation annonce d'autres rendez-vous pour exposer un programme précis aux électeurs, en précisant que la question du développement du port à l'horizon 2015 devra être soulevée, de même que l'extension de l'aéroport de Calais-Marck, à laquelle les candidats se déclarent déjà opposés.

• P. M.

Francis Gest (suppléante, Véronique Boutin) candidat sur le canton Calais-centre
Marie-Françoise Pennaert (suppléant, Jacki Sockel), candidate sur le canton d'Audruicq
Valérie Robilliard (suppléant, Jacques Goubelle), candidate sur le canton Calais-Est
Christian Louchez (suppléante, Valéry Rumigny), candidat sur le canton Calais Nord-Ouest
Benoît Bouché (suppléante, Sylvie Biguet), candidate sur le canton Calais Sud-Est.

Seuls les candidats qui se présenteront à Ardres ne sont pas encore désignés.

vendredi 5 novembre 2010

Europe Ecologie entre dans la danse pour les cantonales sur le Calaisis ! C'est parti !


Europe Ecologie sera présente sur les 6 cantons du Calaisis.

Comme le dit Francis Gest, Europe Ecologie est un mouvement encore en construction puisque son acte de naissance sera effectif le 13 novembre à Lyon, lors des Assises nationales du Rassemblement des Écologistes, dernière étape du processus du rassemblement où seront notamment adoptés le nom et le logo du mouvement unifié de l’écologie.

Sur le Calaisis, le rassemblement des écologistes, c'est chose faite.

Urgence écologique, réchauffement climatique, disparition de la biodiversité, épuisement des ressources naturelles, les pollutions, la situation sociale, la galère pour tous, la question des retraites... Qui aborde de façon globale l'alternative à ce régime ? Les crises sont multiples. L'écologie est transversale. Environnement et social, l'un ne va pas sans l'autre. L'avenir de l'humanité, c'est l'un et l'autre, pas l'un contre l'autre !

A tous les niveaux, les écologistes seront incontournables. Pourquoi ne pas réunir autour d'eux ?

L'écologie n'avance que lorsqu'elle est présente dans les institutions, à tous les niveaux.



Jean-Marc Ben




Calaisis TV: élection cantonale: europe écologie
envoyé par calaistv. - L'info video en direct.

vendredi 29 octobre 2010

Europe Ecologie, la mayonnaise prend !


LOGO-EUROPE-ECOLOGIE20092010.jpg Les Assises nationales du Rassemblement des Écologistes, dernière étape du processus du rassemblement où seront notamment adoptés le nom et le logo du mouvement unifié de l’écologie, se tiendront le samedi 13 novembre 2010 à Lyon à partir de 14h au Centre des Congrès.

Les adhérent-e-s d'Europe Écologie se sont exprimés lors des Assises territoriales du 9 octobre et par correspondance. Les deux textes fondamentaux soumis au vote ont été approuvés massivement : plus de 90 % des votants pour le Manifeste, plus de 84 % pour les statuts. Les résultats du scrutin expriment par ailleurs la volonté des adhérents d’aller plus loin que le socle statutaire proposé, les amendents proposés au vote recueillant la majorité des exprimés.

La création d’un mouvement unifié de l’écologie politique en tant que parti et réseau coopératif associés est donc très largement adoptée.

Localement, la réunification des écologistes, qu'ils se réclament des Verts, de Cap21, des amis de José Bové, ou d'autres, est totalement réussie. Mieux, le groupe se renforce d'associatifs ou de non-cartés précédemment. Avec déjà de belles ambitions pour les municipales, avec l'élaboration d'un programme audacieux et sérieux pour 2014. On a eu la gauche (longtemps) un peu écologisée (mais avec de belles avancées quand même) par les élus écologistes, mais pas assez, et on a eu en 2008 la droite avec de drôles d'alliés-nés qui ont vite déchanté (mais peut-être pas assez vite pour pouvoir se démarquer de l'UMP hégémonique dans cette union de bric-et-de-broc).

Alors pourquoi pas un(e) maire écolo pour 2014 ?


Et les cantonales ?

Europe Ecologie présentera bientôt ses candidat(e)s aux cantonales. Dans l'esprit de consensus qui anime la vie démocratique de notre groupe (les candidat-e-s choisi-e-s font l'unanimité), nous avons souhaité présenter des candidats aux parcours riches et porteurs de sens.

Le désistement d'Antoine Deguines a été une déception pour beaucoup d'entre nous, dans la mesure où nous souhaitions réellement ouvrir plus large encore qu'au delà du "spectre écolo". Mais comme le résultat final est bon ! Un équilibre atteint qui n'allait pas de soi au départ.

Nous avons un potentiel énorme, j'en suis convaincu. Reste à convaincre tous les écologistes du Calaisis que notre nouvelle formation n'est pas une sorte de "Verts++". Ce n'est déjà plus la réalité. Dans quelques temps, il n'y aura plus de Verts ni de Cap21 ni quoi que ce soit ! C'est énorme ce qui se passe. J'espère que tous les déçus de ceci ou de celà, tous les indécis, tous ceux qui ne se reconnaissent pas dans le sacro-saint clivage gauche-droite mais qui cherchent une 3ème voie autour de l'écologie nous rejoindront.

Le mouvement est chez nous !

Jean-Marc Ben

vendredi 15 octobre 2010

Vél'in: Christian Louchez remet les pendules à l'heure


Suite à un article paru dans la Voix du Nord du 13 octobre 2010 sur le succès du Vél'in (le Vélib calaisien), Christian Louchez, conseiller municipal délégué aux transport dans l'ancienne municipalité et aujourd'hui président de Calais Vélo Insertion rappelle à tous ceux qui découvrent les vertus du vélo que si on en est arrivé à ce premier succès, c'est qu'il y a eu en amont un combat acharné des associatifs et de quelques rares élus (dont lui-même), véritables pionniers et promoteurs du vélo en ville. Il fallait bien que cela soit dit.


christian_louchez.jpg« Le succès du Vel’in est une bonne chose pour le vélo et aussi pour ouvrir les yeux des élus, au-delà des effets de communication. Mais Daniel Roussel (directeur de Calais Opale Bus) a la mémoire courte. Lorsqu’une étude de faisabilité a été menée, en 2006, pour le projet de vélostation, Calais Opale Bus avait été approchée pour :

· Etre associée pleinement au projet

· Envisager un abonnement couplé vélo+ TC (notamment pour offrir un moyen de déplacement de remplacement quand les TC ne circulent pas)

· Proposer (j’étais alors élu) de développer des couloirs bus fréquentables par les vélos, notamment là où il y avait 4 voies (vers Cité Europe, Pont Jacquard, Bd Jacquard etc…)

Après plusieurs réunions, et malgré notre force de conviction, la réponse avait été une fin de non recevoir, COB par la voix de son directeur considérant alors le vélo comme, je cite, « concurrent du TC ». Quant aux couloirs-bus, il n’en voulait pas, pour « ne pas donner une image négative du bus aux automobilistes » !!! Les bras m’en étaient tombés !

Il y avait pourtant déjà à l’époque, un nombre de cyclistes suffisant et toutes les raisons du monde (notamment de pouvoir d’achat) pour faire de Calais une ville « à vélo ». Sans doute les cyclistes étaient-ils alors transparents, tant pour COB que pour les élus, J. Hénin en tête.

Il aura suffi d’un peu de com et de bleu sur des vélos installés dans la rue pour rendre les cyclistes visibles. Tant mieux ! Il va maintenant falloir assumer le reste, c’est-à-dire la mise en sécurité des cyclistes au quotidien, et les aménagements. Notre asso est prête à apporter son concours à la municipalité sur ce plan. Elle a le savoir et il y a matière.

Notons que les propositions d’association de l’époque se faisaient déjà ailleurs et coûtaient évidemment beaucoup moins cher que le Vél’in…

Daniel Roussel semble découvrir aujourd’hui que le vélo existe. Tout le monde peut changer… On pourrait peut-être revenir à la charge pour les couloirs-bus ?

La conclusion : sans la création semée d’embuches de la vélostation associative en 2007, et son installation dans le paysage depuis, le projet de Vel’in n’aurait jamais effleuré l’esprit d’aucun décideur du calaisis !!! Là fut sans doute notre influence.

Sachons rendre à César ce qui est à César. Espérons que notre asso (4 emplois), associée au début du projet vel’in ne sera pas oubliée en retour. »

Christian Louchez

Président de Calais Vélo Insertion

06 12 89 25 46 caalouchez@aol.com

jeudi 14 octobre 2010

Petit clin d'oeil à mes potes de toutes les couleurs... de l'alternance politique


Mardi 12 octobre à la manifestation contre le projet des retraites


jmben.jpg
Drapeau vert, écharpe orange empruntée à Gérard Clais pour la photo, chemise rose (la première de ma pile dans mon armoire)... Message symbolique subliminal ? Bien sûr que non, même si au final c'est loin de me déranger ou de me déplaire.

Courte explication: si on veut se débarrasser de Sarkozy, il faudra bien compter sur tout le monde: les écologistes, les socialistes, les communistes, et le MoDem. La gauche ne peut pas gagner toute seule... Des esprits politiques plus éclairés le disent: Daniel Cohn-Bendit, François Hollande... et les strausskaniens qui, pour des raisons stratégiques, ne le disent pas encore publiquement.

Je ne crois plus au clivage gauche-droite. La droite, on sait ce que c'est. Mais la gauche ? A chacun sa gauche idéalisée: celle de Mélenchon et du PC ? Marginalisée ! Pour l'un comme pour l'autre. Le NPA ? Purement contestataire ! Les socialistes... divisés. Dominique Strauss-Kahn serait de gauche ? Soyons sérieux, c'est un centriste (allez, parlons de centre-gauche, pour ne blesser personne) qui fera avec François Bayrou pour marginaliser l'extrême-gauche ou la gauche de la gauche.

Que chacun coure après sa gauche n'a pas d'importance. Ecologiste, je continue de m'insurger contre cette référence systématique à une gauche qui n'existe pas vraiment, et qui de toute façon n'est pas majoritaire dans le pays. Pour une autre raison, fondamentale aussi, c'est qu'elle met les écologistes à la remorque du PS. Systématiquement !

L'urgence (sortir du sarkozysme) nous impose d'être ouvert et offensif dans un vrai rassemblement, large et sans état d'âme. Ne faisons pas la fine bouche. Sur le plan national comme pour les municipales de 2014, à Calais comme ailleurs...

Jean-Marc Ben

dimanche 10 octobre 2010

Europe Ecologie et les cantonales


NORD LITTORAL: Pas de ticket spécial dans le nord-ouest
mardi 05.10.2010

A gauche, on trouve des déçus du choix des socialistes de ne pas bâtir d'accord électoral. C'est le cas de Francis Gest pour Europe Ecologie : « On avait des négociations lancées avec le PS mais ça n'a pas pu aboutir, regrette-t-il.
Le parti socialiste fonctionne par département, nous c'est plutôt au niveau régional». Les négociations portaient sur cinq cantons "gagnables" dans le Nord, cinq dans le Pas-de-Calais, aucun dans le Calaisis. Par gagnable, comprenez un canton où le sortant socialiste ne se représente pas. Europe Ecologie souhaitait construire des accords en vue de la présidentielle. «Dans près de 90 % des cas, nos électeurs donnent leur voix au candidat de gauche le mieux placé, on n'est donc jamais élu», diagnostique le vert calaisien.

Localement, Europe Ecologie avait imaginé un ticket spécial pour le canton Nord ouest, un mariage avec le PRG avec le consentement du PS. « Mais les socialistes locaux n'ont pas le pouvoir d'imposer un accord », souligne Francis Gest. Du coup, cet accord est caduc, il était pourtant étonnant. Antoine Deguines devait se présenter accompagné d'un suppléant d'EE. Ce qui était jouable avec le soutien du PS ne l'est plus sans. « C'est dommage, c'était franchement novateur », insiste Francis Gest.

« C'est vrai que j'ai participé à des discussions, indique Antoine Deguines, élu PRG dans la majorité municipale calaisienne. Les gens d'Europe Ecologie sont venus me voir en pensant que ma "notoriété" professionnelle et mon statut d'adjoint à la culture pouvaient être utiles. Certains d'entre eux voulaient que je démissionne de mon mandat d'élu calaisien, ce que je refuse. Je suis PRG, toute la majorité municipale n'est pas UMP. Mais j'ai eu des discussions intéressantes avec les gens d'Europe Ecologie, ils n'étaient pas venus me chercher pour des salades électorales. Ça ne s'est pas fait. A l'heure actuelle, je ne suis candidat à rien ». De leur côté, les militants d'Europe Ecologie se réunissent jeudi pour décider de ce qu'ils feront pour les cantonales de mars.


NORD LITTORAL: Europe Ecologie présent dans tous les cantons
dimanche 10.10.2010

Naturellement déçus de ne pas avoir mis en place un accord avec les socialistes pour les cantonales de mars prochain, les militants d'Europe Ecologie se sont réunis cette semaine pour décider de la marche à suivre. S'ils n'ont pas encore choisi leurs champions, c'est décidé, ils se présenteront dans chacun des six cantons du Calaisis.


Mon commentaire


D'abord, tout en ayant soutenu la candidature d'Antoine Deguines s'il avait fait ce qu'il fallait faire pour la valider, j'en avais aussi souligné les limites et le risque pour Europe Ecologie de commettre une erreur en brouillant son image: à savoir présenter en notre nom une personnalité aussi liée au pouvoir UMP à Calais. Le refus du PS d'adouber un adjoint du maire UMP est légitime de ce point de vue. Je regrette la légèreté avec laquelle cette proposition a été faite, je l'avais annoncé dans un article précédent. Je savais aussi qu'Antoine n'aurait pas été au bout de cette opportunité et j'avais personnellement appelé notre assemblée générale du 5 septembre à ne pas lui poser d'ultimatum ("on" lui demandait d'être notre candidat à condition qu'il démissionne de son mandat d'adjoint de Calais). Je pensais que la simple annonce de sa candidature aux côtés d'Europe Ecologie constituait d'elle-même un acte de rupture par rapport à la municipalité UMP (car qu'on le veuille ou non, on a aujourd'hui une municipalité UMP où le pouvoir est concentré dans les mains de Natacha Bouchart et de son chef de cabinet, Claude Demassieux)... Mais en tout cas l'accord devait se faire sur le projet d'Europe Ecologie. Pas sur celui d'Antoine, dont on ne sait rien au demeurant... L'engagement sur le projet écologiste allait de soi, il me semble, mais Antoine Deguines était-il sur ce registre ? Il serait suicidaire d'aligner le développement d'Europe Ecologie sur les parcours d'individualités qui n'ont rien à faire de notre projet écologiste...

Les adjoints, de quelque tendance qu'ils soient, n'ont plus aucun pouvoir depuis "presque" le départ. Il s'agit ensuite d'un rapport de force soutenable ou pas, et comme cette majorité municipale est faite d'individualités (au sein même de ses différentes composantes), la tâche est d'autant plus aisée pour l'UMP. On "donne" un gros biscuit à ces personnalités, ici la présidence de l'agglomération, ici la présidence de l'OPH, là encore la présidence de l'Office de Tourisme... et le tour est joué. Comme en plus les principaux intéressés se retrouvent sur des sièges éjectables... l'UMP gagne à tous les coups. Philippe Blet, équipe Bouchart, Michelle Courmont, équipe Bouchart, Gérard Grenat, équipe Bouchart ! Jean-Marc Leroy, équipe Bouchart. Voilà pour tous ceux qui ne peuvent plus rien et qui se présenteront malgré tout aux cantonales sous une étiquette MoDem, une étiquette MSDC... sans parler des sbires officiels étiquetés UMP (c'est normal) ou assimilés sur le canton Nord-Ouest (avec le binôme Michel Hamy/Maïté Friscourt (soi-disante indépendante).

Les électeurs sont loin des tractations à l'interne. N'oublions pas que les cantonales seront l'occasion pour les électeurs de sanctionner l'UMP et la majorité de Natacha Bouchart, même s'ils ont voté en partie pour elle aux municipales, c'est la magie des élections.

J'étais avec Francis Gest et Francis Peduzzi pour soutenir la candidature d'Antoine. Mais avec moins d'angélisme tout de même. Néanmoins l'ouverture annoncée me paraissait légère, comme je l'ai dit plus haut. Elle était inconditionnelle. Antoine Deguines n'est pas à Europe Ecologie. Il aurait pu au moins y apparaître comme membre associé (en vertu des futurs statuts d'Europe Ecologie): il semble qu'il agisse en solo. Ecologiquement parlant, je pense qu'Antoine n'a pas d'accointance écolo et qu'il se situe dans le camp des "productivistes" (son refus d'Eras Metal est à mon avis circonstanciel, il n'est à aucun moment intervenu dans le débat, au contraire de Jean-Marc Leroy par exemple, de quelques autres élu(e)s ou moi-même). Je connais dans cette majorité municipale de Calais des personnalités qui se sont vraiment investies dans le domaine de l'écologie et qui pourraient prétendre à rejoindre Europe Ecologie soit en tant qu'adhérents directs ou en coopérateurs.

Aujourd'hui la question des cantonales se fera sans Antoine Deguines. Je le regrette personnellement. Mais d'autres propositions, y compris avec d'autres personnalités de l'actuelle "majorité municipale", pourraient voir le jour. Avec des gens qui ne refuseraient pas d'opérer leur rupture... Sans oublier tous les acteurs de l'écologie locale qui y auraient leur place, sans calcul politicien... Mais sur le projet d'Europe Ecologie en tout cas, pas avec ceux qui n'ont rien à faire de notre projet écologique, cela va de soi...

Je me réjouis personnellement que les écologistes partent en indépendance, et sans fil à la patte, à l'occasion de ces cantonales. Nous ne sommes pas à la remorque d'un PS prétentieux, l'écologie vaut d'être défendue pour elle-même et peut-être comme je l'espère comme 3ème voie possible, à Calais comme dans le pays tout entier. Je me réjouis aussi de la décision d'Europe Ecologie Nord Pas-de-Calais: « l'absence d'accord politique avec le PS au premier tour signifie l'absence d'accord global au second tour. »



Jean-Marc Ben

mardi 5 octobre 2010

Europe Ecologie: naissance d'un mouvement unifié de l'écologie politique

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Au cours des Assises territoriales du 9 octobre, et par le vote par correspondance qui les complètera, tous les adhérents/toutes les adhérentes du rassemblement des écologistes, dans toutes lesrégions et les comités locaux, pourront s'exprimer et voter sur les dispositifs réglementaires et les textes fondateurs du mouvement unifié de l'écologie, dont nous choisirons le nom à Lyon, le 13 novembre, lors des Assises nationales du rassemblement des écologistes.


L'Histoire impose parfois de redoutables exigences, et de belles occasions. Il nous revenait déjà d'être à la hauteur de l'attente exprimée lors des élections européennes, puis régionales. Depuis dimanche dernier et la magnifique surprise offerte par Marina Silva au Brésil, un devoir plus grand s'impose à nous : être une tentative parmi toutes les tentatives dans le monde, qui affirment l'écologie politique comme une voie originale et désirable pour le siècle qui vient. Cette tentative, nous voulons qu'elle soit la plus grande et la plus généreuse que nous pourrons.

Depuis plusieurs mois, c’est de cela dont nous parlons. Des Conventions régionales en mai, une Convention nationale en juin, des ateliers nombreux aux Journées d'été de Nantes, des dizaines de réunions de travail, avant et depuis : ce sont plusieurs milliers de militants écologistes qui ont participé. L’objectif n’a pas varié : définir ensemble les formes que devrait prendre le mouvement unifié de l'écologie politique. Et l'enjeu ne nous a jamais échappé : que le résultat de nos travaux rassemble le plus large consensus entre nous, soit approuvé largement par les adhérents. Et nous permettre de continuer d'agir.

Nous y sommes. Les documents qui seront mis en débat, et visibles ici: un Manifeste pour une société écologique, les statuts de notre mouvement et les dispositions relatives à leur mise en oeuvre. Ce n’est pas la fin d’une histoire, mais le début d’une autre. En approuvant la construction, inachevée et sans doute imparfaite, qui nous est proposée ici, chacun et chacune d’entre nous a vocation à l’écrire, dès aujourd’hui.

Voici le détail du document complet :

Manifeste (13 pages) Statuts (Avant-Propos, 4 pages) Statuts (Charte, 2 pages) Statuts (Préambule : 1 page)
Statuts (Principes, 1 page) Statuts (Projet, 18 pages) Statuts (Dispositions, 3 pages) Statuts (amendements, 4 pages)

BULLETIN DE VOTE (une page) Coupon d’émargement (a coller au dos de votre enveloppe postale)

lundi 4 octobre 2010

Les "recrues" d'Europe Ecologie, version Voix du Nord


organevocal3.jpgAutant le dire tout de suite, j'aime bien les rubriques du type "Dessous sans dentelle" de La Voix du Nord ou "Echos et chuchotements" dans Nord Littoral. A ceux qui s'insurgent de se faire épingler parfois, je dirais que cela fait partie du jeu public et que cela montre qu'on compte encore dans la vie politique locale. Parfois ça va trop loin, lorsque le journaliste n'est pas bon et que l'intention est malsaine, mais souvent c'est amusant et c'est la première page qu'on lit quand on se rue sur son journal. Il ne faut donc pas s'étonner d'y voir le trait un peu forcé ou d'y lire des inexactitudes comme ici. Parfois les journalistes font comme les gens dans la vie: ils disent des choses approximatives ou inexactes pour connaître la vérité. Qui pourrait leur reprocher de ne pas avoir la science infuse ?


LA VOIX DU NORD - Dessous sans dentelle
Dimanche 3 octobre 2010


Antoine Deguines sur Calais Nord-Ouest pour Europe écologie !

Il pourrait y avoir des surprises dans les listes des élections cantonales de mars 2011. Parmi elles, une de taille : Antoine Deguines, troisième adjoint de Calais, pourrait représenter l'alliance Europe écologie-PS sur le canton de Calais Nord-Ouest. En effet, Écologistes et socialistes travaillent sur un projet commun et le canton de Calais Nord-Ouest serait réservé à Europe écologie. Qui présenterait l'un de ses nouveaux adhérents, Antoine Deguines, qui quitterait donc le PRG par la même occasion. Face à lui ? L'ancien maire Jacky Hénin (PCF) et Michel Hamy, conseiller général sortant qui pourrait être soutenu, lui, par l'UMP. Venez-voir à Calais, ça bouge en politique !

Une autre recrue pour Europe écologie

« On le fait sortir par la porte, il rentre par la fenêtre ». Cette remarque émane d'un membre local d'Europe écologie.
De qui parle-t-il ? De Jean-Marc Ben, désormais membre d'Europe écologie. Alors, résumons-nous : l'ancien adjoint Jean-Marc Ben a été membre des Verts, des Alternatifs écologistes, a créé son groupe, n'a pas réussi à réintégrer les Verts, puis a rejoint le Modem et arrive aujourd'hui à Europe écologie. À suivre...

É.D.


Quand j'ai lu le "Dessous sans dentelle" de dimanche, j'ai tout de suite senti la différence de traitement que faisait le journaliste entre moi et Antoine Deguines en parlant de "recrues".

En ce qui me concerne, j'ai le droit à un historique politique qui confirme en fait le contraire de ce qui est dit quelques lignes plus loin. Je ne suis jamais sorti de la mouvance écologiste depuis plus de 20 ans que je suis entré en politique. Sur mon passage d'un an au MoDem, dont Cap21 était une composante, je me suis déjà expliqué dans un billet précédent intitulé "Nord Littoral avait vu juste".

Europe Ecologie est précisément un nouveau mouvement qui rassemble la famille écologiste, et tous ceux qui "arrivent" à Europe Ecologie viennent forcément d'ailleurs et ont connu ces parcours différents. Avec des Verts et des non-Verts, des Cap21 et d'autres écologistes non cartés, ou qui l'ont été dans le passé (on parlait de la galaxie écolo, souvenez-vous) ou même des amis venus d'autres partis de gauche ou du centre. Europe Ecologie a été conçue pour ça: rassembler tous ces mouvements cités ici, et bien d'autres encore. Rajoutons d'ailleurs des MoDem qui n'étaient même pas auparavant à Cap21 ! Alors où est le problème ? Ce qui se passe avec Europe Ecologie dépasse les schémas préétablis. Je conçois que des journalistes même avisés ne comprennent pas tout à fait ce qui se passe. Mais pourquoi se poser la question pour moi, qui suis depuis toujours écologiste, et ne pas poser la question sur Antoine Deguines qui présente un profil beaucoup plus atypique que moi: il n'a jamais été écologiste, il était socialiste, depuis peu PRG et il est surtout adjoint d'une municipalité UMP. Il y a donc disproportion pour ce qui est de l'approche politique. On peut même parler de curiosité locale. Moi, après tout, on ne fait que signaler mon parcours d'écologiste et je serais d'un coup suspecté de "revenir" à Europe Ecologie ? Il y a de toute évidence une méconnaissance du journaliste, qui confond Europe Ecologie avec les Verts, dont je ne veux pas pour ma part diminuer l'apport essentiel dans la construction de notre maison commune. Actuellement Europe Ecologie c'est 10 100 adhérents dont 3950 Verts et 6150 divers (!). Preuve qu'il se passe quelque chose.

Ajoutons pour la bonne compréhension qu'Europe Ecologie n'était pas encore en voie de structuration. Le processus de rassemblement des écologistes en une seule et unique organisation n'a été entamée qu'au lendemain du second tour des régionales, Daniel Cohn-Bendit lançant un appel solennel à "la métamorphose" et à la refondation du mouvement politique, qui, autour des Verts, rassemble différentes tendances écolos (dont la mienne). "Il est temps d’incarner l’écologie politique dans un corps nouveau, une forme politique largement inédite, décloisonnée", insiste Daniel Cohn-Bendit dans ce "nouvel appel du 22 mars", 42 ans après le mouvement du 22 mars qui annonçait Mai 68. Rejetant la création d’un "parti traditionnel", l’eurodéputé aspire à fonder une "coopérative politique" rassemblant "Verts, socialistes, Cap 21, communistes, (ou) que sais-je encore". Et ce n'est qu'au mois de juin 2010 qu'on a pu concrètement adhérer à un processus qui n'existait pas jusqu'alors (on n'adhérait pas à Europe Ecologie parce que ça n'existait pas, tout simplement). J'avais par contre déjà participé, le 30 juin 2007 à Tours, à une première tentative de rassemblement avec Daniel Cohn-Bendit, qui s'appelait "Horizons Ecologie" et qui en fait était le précurseur d'Europe Ecologie. Mais Daniel Cohn-Bendit s'était heurté à une grosse résistance de l'appareil politique vert.

Par conséquent la petite phrase anonyme et assassine « On le fait sortir par la porte, il rentre par la fenêtre », outre qu'elle provient avant tout d'un Vert-vert, est un bel anachronisme: on ne m'a jamais mis à la porte d'Europe Ecologie et je n'y rentre pas "par la fenêtre" pour la simple et bonne raison qu'Europe Ecologie n'existait pas il y a 12 ans !

Il fut un temps où chez les Verts locaux on était très vite mis sur la touche. En ce qui me concerne, on m'a toujours reproché deux choses: 1°) de m'être désolidarisé en 1997 d'un groupe dont nous désapprouvions le mode de fonctionnement, ce qui a amené la scission, 2°) d'avoir participé à la majorité PC-PS-Ecologistes avec Jacky Hénin. Mais il n'y a jamais eu cassure avec les Verts en général. C'est si vrai que les élus Verts de Dunkerque étaient venus à Calais soutenir notre liste d'union en 2008 !

Aujourd'hui tout cela est réglé et je ne vois qu'une chose: l'écologie se réconcilie et se rassemble enfin autour d'un projet local et national. Dès 2003 j'avais tenté ce rassemblement, en vain. Aujourd'hui, c'est possible grâce à Europe Ecologie et à Daniel Cohn-Bendit. Je ne vais pas bouder mon plaisir et je laisse certains Verts à leurs rancoeurs d'antan. Moi, je n'en ai pas et je m'inscris dans le travail collectif qui s'annonce, sans état d'âme, avec les anciens écolos et tous les nouveaux. Dans tous les mouvements et partis, tout le monde ne s'aime pas forcément. C'est comme ça, c'est la vie. Mais à mon avis ce "membre local d'Europe Ecologie" a une étrange façon de considérer sa nouvelle formation. J'espère qu'il n'aura pas trop de mal à s'y habituer...

Justement, et cela nous amène à la différence de traitement que je décrivais en début d'article, concernant Antoine Deguines. Je suis de ceux qui soutiennent cette ouverture d'Europe Ecologie. Là où je suis étonné, c'est qu'on ne s'attarde pas dans La Voix du Nord sur les conséquences de cette candidature. Certes Antoine quitterait le PRG qui n'a aucun accord avec Europe Ecologie. Mais comment le journaliste peut-il ignorer la seule question qui doit se poser localement: en rejoignant Europe Ecologie, Antoine Deguînes peut-il rester adjoint d'un(e) maire UMP et rester dans sa majorité ? Il y a rupture de fait, dans l'esprit des adhérents d'Europe Ecologie en tout cas. Comment Natacha Bouchart gèrera son nouveau dissident ? Comment Antoine pourrait se présenter au nom d'Europe Ecologie en restant allié de l'UMP et en risquant de brouiller l'image d'Europe Ecologie ? N'oublions pas que les cantonales seront l'occasion pour les électeurs de sanctionner l'UMP et la majorité de Natacha Bouchart. Antoine réussira-t-il à se démarquer à temps de cette majorité municipale et à éviter aussi ce vote sanction sur un nom (le sien) encore affilié à la majorité ? Le cas de figure est certes intéressant. Autre question non négligeable: les socialistes accepteront-ils de soutenir un candidat, adjoint du maire UMP de la plus grande ville du Pas-de-Calais, qu'ils espèrent au demeurant reprendre aux prochaines municipales ? J'ai quelque doute... D'autant que cette configuration politique reste pour l'instant très ambiguë.

Mais je ne peux m'empêcher du coup (c'est humain) de repenser aux exigences des Verts de l'époque qui me reprochaient mon engagement aux côtés d'une municipalité de gauche. On me demandait alors de manger mon chapeau, et j'ai compris (parce que la demande officielle n'a jamais été formulée en tant que telle) que je devais démissionner de mes fonctions d'adjoint pour pouvoir espérer être réintégré chez les Verts. Mais sans assurance de l'être vraiment en définitive. Alors quand je vois les incertitudes qui entourent pour l'instant la candidature d'Antoine Deguines (rupture ou pas avec Natacha Bouchart, accord EE-PS ou pas, réaction de l'intéressé selon les différentes hypothèses), je me dis qu'à l'époque on m'a cherché des crosses et qu'on voulait par tous les moyens m'empêcher de revenir. D'où sans doute cette réaction à mon encontre de la part de cet ancien Vert, qui continue de penser comme un Vert des années 90 et qui n'a peut-être pas tout à fait compris la vraie dimension d'Europe Ecologie, dont tout le monde dit que ce ne sera pas une sorte de "Verts +". Bon, tout ça s'arrangera. Même pour les plus récalcitrants au rassemblement.

Nous sommes assez nombreux, chez les Verts et les non-Verts, à ne pas vouloir rater ce rendez-vous historique et inédit. C'est cette partie-là que je veux jouer. Ca bouge en politique, encore convient-il de ne pas se tromper d'ennemi, et de vouloir jouer collectif.


Jean-Marc Ben

mercredi 29 septembre 2010

Nord Littoral avait vu juste


Il faut le reconnaître, Nord Littoral avait vu juste, sur l'essentiel, avec ce petit encart d'"Echos et chuchotements" paru le 21 mars 2010.


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J'en plaisantais sur ce blog dans un billet précédent, intitulé "Horoscope politique". En effet depuis 2003 je souhaitais réadhérer chez les Verts après une "traversée du désert" en écologiste indépendant, avec quelques amis. Sans succès. Notre participation à la majorité municipale de Jacky Hénin posait problème aux Verts.

Je ne suis en fait jamais sorti de la mouvance écologiste depuis plus de 20 ans que je suis entré en politique. Aujourd'hui que les écologistes se rassemblent dans Europe Ecologie, je ne vais sûrement pas bouder mon plaisir.

Avec Cap21, le parti écologiste de Corinne Lepage, j'avais retrouvé le goût du travail collectif et une appartenance politique au camp écologiste. J'en avais besoin.

Mais voilà... Etre à Cap21, c'était aussi adhérer au MoDem malgré soi. Néanmoins, j'y ai rencontré des gens intéressants, partisans comme moi d'une 3ème voie autour de l'écologie et des valeurs humanistes des démocrates. Avec Corinne Lepage en tête de liste pour les européennes, j'y ai cru. Comme j'ai cru pendant un an à la reconstruction annoncée du Mouvement Démocrate. Depuis, ce mouvement n'en finit pas de se recentrer et de "s'organiser" autour d'un seul homme et de se transformer en écurie présidentielle. Ce n'est pas le rôle d'un parti.

Parce que j'espérais, avec Corinne Lepage, "écologiser" le MoDem et créer des convergences entre les écologistes et les démocrates, j'ai continué en même temps de suivre Europe Ecologie (qui n'était pas encore en voie de structuration alors) et de m'en sentir partie prenante. Cap21 a rompu, on le sait, avec le MoDem et lorsque Europe Ecologie a lancé son appel à adhésion, j'ai adhéré et aujourd'hui je participe activement à l'organisation de ce mouvement en train de se structurer, avec des Verts et des non-Verts, des Cap21 et d'autres écologistes non cartés, ou même des amis venus d'autres partis de gauche ou du centre. Sur Calais, l'écologie se réconcilie et se rassemble enfin autour d'un projet. Qu'on se le dise !

Alors bien vu Nord-Littoral !

Jean-Marc Ben

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